Actualité En classe ou sur Internet, la passion pour les échecs ne se dément pas
En bref
- Ils s'immiscent dans les salles de classe, s'invitent sur les plateformes en ligne et possèdent même leur série Netflix. Depuis le confinement, les échecs connaissent un regain d'intérêt si bien que le nombre de licenciés bat des records. Jusqu’au 3 mars 2024, le premier championnat français de blitz en ligne rassemble près de 10 000 participants.
Championnat de blitz en ligne, une première en France
Un plateau en bois, 64 cases, des règles ancestrales et seize pions noirs ou blancs… Si les échecs sont surtout connus sous leurs formes matérielles, c’est en ligne que leur popularité explose. Depuis le 30 janvier, et pendant encore un mois, se déroule le premier championnat en ligne de blitz (ou jeu éclair) de France. Ce tournoi, gratuit et ouvert à tous, réunit plus de 10 000 participants. Des chiffres vertigineux qui suivent le boom des licenciés : « Cette saison, on va atteindre les 80 000 licenciés alors que depuis une quinzaine d'années, on oscillait entre 50 et 55 000 », a révélé, sur l'antenne de France Info, le président de la Fédération française d'échecs (FFE), Eloi Relange.
Reconnus officiellement comme un sport depuis 2000, les échecs fascinent. La pratique se démocratise et les contenus en lien avec ce jeu cérébral affluent si bien que la série Netflix "Le Jeu de la dame" est l'une des plus regardées. Sur la plateforme Twitch, les compétitions sont rediffusées en live et certains champions cumulent plusieurs casquettes : joueur et streamer. L’un des plus connus, le Norvégien Magnus Carlsen, dépasse le million d’abonnés sur YouTube quand son homologue français, Kevin Bordi dépasse les 216 000 followers.
Le pari de Class'Echecs
Une meilleure concentration et une plus grande mémoire, un respect des règles et des autres, un stimulant pour la créativité… les échecs font aussi l'unanimité à l'école. Depuis la création de la Class’Echecs, en juin 2022, les professeurs observent des changements positifs chez leurs élèves. Dans son dernier rapport, Yves Léal, maître de conférences et membre de la Commission Scolaires de la FFE, note que « les élèves présentant des difficultés d’ordre comportementales » présentent à présent « une plus grande implication, une meilleure concentration, un meilleur rapport aux autres et à la règle ». Et tout cela, ce serait à mettre au crédit de la pratique des échecs.
Les enseignants interrogés relèvent aussi que cette initiation permet d’inclure davantage les familles au système scolaire, en jouant par exemple à la maison ou grâce aux rencontres lors des tournois. Pour Alain Saint-Arroman, le directeur des Championnats scolaire de la FFE, l’objectif est donc rempli : « Cela fait maintenant un an et demi que Class’Echecs existe, et plus de 3 000 écoles primaires y sont inscrites ».
Quand les échecs rapportent des points
Cette pratique scolaire ne se cantonne pas aux plus jeunes. Collégiens et lycéens, leur emboitent le pas. Et il n’est pas question d’échec au bac, mais bien de bac option échecs. Depuis 2017, la pratique est considérée comme une option sport de haut niveau. Facultative, cette épreuve peut rapporter des points à ceux qui tentent le coup. Mais attention, seuls les élèves, membres d'une équipe ayant réalisé un podium lors du championnat d'échecs des lycées, une compétition nationale et encadrée, peuvent choisir cette option. En effet, la partie « pratique » se valide par la participation au tournoi officiel quand la partie « théorique » repose sur une interrogation sur les règles, les stratégies ou l’histoire des échecs.
Le partenariat entre la FFE et l’Union nationale du sport (UNSS) ne s’arrête pas là. Les 27 mars et 15 mai prochains se dérouleront le challenge E-Echecs, ouverts à toutes les associations d’échecs des collèges et des lycées. Les parties se disputeront en ligne sur le site Lichess, en mixité et avec un nombre de joueurs illimités par équipe. L’occasion de se confronter à des joueurs du même âge, partout en France.