Actualité Santé : les Français ne bougent pas assez
En bref
- Un Français sur dix cumule une activité physique insuffisante et un excès de sédentarité, deux facteurs de risque à l’origine de maladies. Pourtant, la nécessité de limiter le temps passé assis reste connue. Les femmes restent moins actives que les hommes et des disparités régionales se dessinent.
Activité physique et sédentarité : de quoi parle-t-on ?
Saviez-vous que l’activité physique ne se réduit pas au sport ? Ce terme désigne « l’ensemble des mouvements du corps produits par les muscles, entraînant une dépense d’énergie supérieure à celle qui est dépensée au repos », rappelle l’Assurance maladie. Et d’en préciser les trois paliers : les activités physiques quotidiennes (marcher, faire le ménage, bricoler, travailler…), l’exercice physique (activité physique planifiée et répétitive sans équipement spécifique comme la marche ou la course) et le sport qui correspond à une activité sportive au sein d’une infrastructure avec des règles à suivre (foot, basket, tennis, natation…). Bonne nouvelle pour les plus réticents : chacun peut bouger à sa façon pour remplir les recommandations officielles édictées par l’Organisation mondiale de la Santé. À savoir, pratiquer chaque semaine, au moins 150 à 300 minutes d'activité physique d'intensité modérée (essoufflement faible, respiration légèrement accélérée), ou au moins 75 à 150 minutes d'activité physique d'intensité soutenue (respiration accélérée et essoufflement élevé), ou encore une combinaison équivalente d'activité physique modérée ou soutenue. Ça, la plupart des Français (97 %) le savent, selon une étude de Santé publique France publiée en juin 2024. Tout en ignorant l’intensité requise. Seuls 22 % (28 % des hommes et 15 % des femmes) déclarent que l’activité physique doit entraîner un essoufflement pour être efficace. En revanche, ils semblent au taquet sur le plan de la sédentarité, soit le temps passé assis ou devant un écran chaque jour. Une large majorité (plus de 93 %) sait qu’il faut se lever pour marcher un peu, au moins toutes les deux heures. Plus de quatre Français sur dix estiment même nécessaire d’interrompre une période de sédentarité « toutes les heures », même s’ils ne sont qu’un tiers à réellement l’appliquer… Dans ce contexte, Santé publique France alerte : la population ne suit pas assez les recommandations.
10 % des Français cumulent activité physique insuffisante et sédentarité élevée
Dans l’hexagone, seuls 73 % des hommes et 59 % des femmes, entre 18 et 85 ans, atteignent les préconisations en matière d’activité physique. Sans surprise, les 18-24 ans figurent parmi les plus actifs, davantage les jeunes hommes (79 %) que les jeunes femmes (62 %). L’étude souligne ainsi que les femmes parviennent plus difficilement à remplir les objectifs fixés. Un constat sans appel. Elles restent particulièrement impactées par la situation familiale. Aussi, vivre en couple avec des enfants réduit leur niveau d’activité physique, lequel augmente lorsqu’elles vivent en couple sans enfant. Du côté des hommes, l’empêchement trouve ses raisons dans la situation professionnelle : un tiers seulement pratique une activité physique au chômage. Autre variable qui concerne indistinctement l’ensemble de la population : un niveau de diplôme inférieur au bac éloigne des recommandations. Or, le manque d’activité physique, ou une sédentarité excessive, se traduisant par le fait de « passer plus de sept heures par jour en position assise ou passer plus de trois heures par jour devant un écran en dehors de toute activité professionnelle » nuisent à la santé. Et encore plus fortement lors du cumul des deux situations. C’est le cas pour 10 % des Français. Santé publique France rappelle qu’il s’agit de facteurs de risque « de nombreuses maladies non transmissibles » telles que les maladies métaboliques (diabète, hypertension artérielle, obésité…), cardiovasculaires (infarctus, accident vasculaire cérébral…) ou certains cancers. Il est aussi préconisé de réaliser du renforcement musculaire au moins deux fois par semaine. Mais seul un tiers des hommes et 20 % des femmes y parviennent. Enfin, selon les régions, l’atteinte des recommandations varie de quinze points. Le Bretagne et l’Occitanie concentrent les Français les plus actifs, alors que le Centre-Val-de-Loire, l’Île-de-France et le Nord-Est présentent des taux d’activité physique inférieurs à la moyenne nationale. Quant à la sédentarité, elle reste davantage marquée dans la région capitale. L’étude précise qu’une importante activité physique n’empêche pas les comportements sédentaires. C’est bien sur ces deux leviers qu’il faut agir pour prévenir les problèmes de santé. L’agence conseille de « fractionner le temps sédentaire, de remplacer le temps passé assis par la station debout, par quelques pas ou quelques mouvements ». Elle préconise d’augmenter les ruptures de sédentarité plus souvent que toutes les deux heures, en sollicitant l’organisme dès vingt minutes d’inactivité. Et enfin d'accroître progressivement l’intensité de l’activité physique pour plus d’effets bénéfiques. Ces considérations concernant la santé motiveront peut-être les plus pragmatiques à bouger plus, sinon, il faut miser sur l’aspect plaisir pour maintenir une activité physique dans le temps. Et qui sait, la tenue prochaine des Jeux olympiques et paralympiques à Paris donnera certainement envie aux plus récalcitrants de s’y (re)mettre ?
Focus
Des bons plans pour pratiquer une activité physique
Les salles de sport proposent fréquemment des tarifs réduits pour les jeunes et les étudiants, pensez aussi aux infrastructures au sein des campus. Les boursiers ont droit à un bon de réduction de 50 euros avec le Pass’sport reconduit en 2024-2025. De nombreuses associations proposent dans les communes des activités à des tarifs souvent abordables. N’oubliez pas le mobilier urbain qui peut vous permettre de bouger gratuitement : escaliers, rue en côte ou en pente, équipements de musculation…