Dossier L’apprentissage en Europe en 2023 : les pistes à suivre

Amaury Mestre de Laroque Amaury Mestre de Laroque
Publié le 02-12-2022

En bref

  • Si la conclusion de contrats d’apprentissage à l’étranger reste rare, en raison des complications liées aux déplacements ou aux démarches, la formule se montre gagnante pour les courageux. Et ce n'est pas si difficile à réaliser au sein de l’Union européenne.
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L’apprentissage en Europe en 2023 : mode d’emploi Crédit : Carlo Castilla - iStock

En 2022, le programme Erasmus, aujourd’hui appelé Erasmus , célèbre ses 35 ans d’existence. Si la formation européenne permettant aux étudiants et aux professeurs de réaliser un semestre, ou une année, en Europe est largement plébiscitée par les élèves du supérieur, ce n’est pas le cas des apprentis. Sur les 100 000 jeunes qui partent chaque année, seuls 25% sont des élèves de bac professionnel ou des apprentis. Et pourtant, les parcours en alternance (bac pro, CAP, études supérieures…) ont toujours été compris dans les conditions Erasmus . 

En plus de combiner la formation théorique à celle pratique, comme n’importe quelle alternance, l’apprentissage à l’étranger dispose de nombreux avantages. Le plus souvent, les jeunes choisissent cette voie pour améliorer leur niveau de langue et pour découvrir une nouvelle culture. Vivre dans un autre pays accorde des “soft skills” ensuite essentiels pour le milieu du travail, comme l’autonomie, l'adaptabilité, la capacité à travailler en groupe...

Pour ceux et celles qui souhaiteraient travailler plus tard à l’étranger, l’apprentissage est un premier pas pour comprendre le fonctionnement d’un autre pays, en découvrir ses rouages et créer petit à petit son réseau professionnel. Se former dans une autre entreprise signifie aussi acquérir de nouvelles techniques et compétences, qui seront nécessaires ensuite au retour en France. De plus, avoir une expérience à l'international est toujours un « plus » sur le CV pour se démarquer.

Cependant, franchir les frontières comporte son lot de difficultés, à commencer par celles administratives. Effectuer des démarches concomitantes dans deux pays différents n’est jamais une mince affaire, et les délais en sont souvent rallongés. Attention aux coûts de la vie sur place, avec parfois des niveaux de revenu inférieurs à ceux de la France. C’est d’ailleurs pour compenser que des bourses Erasmus ont été mises en place, bien qu’elles restent parfois insuffisantes. 

Lorsqu’un jeune souhaite commencer un apprentissage, plusieurs voies s’offrent à lui, notamment celle de travailler dans une entreprise étrangère. Mais cette option reste encore trop souvent une exception. La plupart des apprentis effectuent des mobilités dites “courtes”, c’est-à-dire des séjours étrangers de quelques semaines, contrairement aux mobilités “longues” prisées par les étudiants en cursus théorique (séjours d’un semestre ou d’une année). Une injustice dénoncée par l’association Euro App Mobility, créée en 2020 afin de promouvoir l’apprentissage en Europe.

Le 30 juin dernier, le gouvernement a choisi de consacrer 17 millions d’euros dans le projet “Mon apprentissage en Europe (MONA)”, porté par l’organisation. Pour le ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, Olivier Dussopt, l’objectif est d’arriver à “10.000 apprentis en mobilité longue d'ici quatre ans". L’expérience MONA, qui se prolonge jusqu’en 2025, prévoit de “lever les freins de tous ordres à la mobilité européenne par des solutions concrètes”. Pour cela, un poste à temps plein, de « référent mobilité », et ce dans chaque CFA partenaire du projet, va être créé. L’objectif final de ce processus est d’inclure durablement les séjours Erasmus dans la voie professionnelle. 

Une décision dans l’air du temps, avec une augmentation de centres de formation (CFA) qui signent la charte Erasmus . Ce règlement atteste de la qualité d’un établissement de formation à gérer des projets de mobilité de qualité. Avant d’entreprendre les démarches pour partir à l’étranger, il faut vérifier que son établissement participe à ce programme européen.

Erasmus est le nom d’un programme européen d'échanges d'étudiants, qui accordent des aides pour étudier et travailler en Europe. Pour un séjour d’études ou un stage, l’étudiant peut se voir accorder une bourse d’un montant compris entre 170 et 770 euros par mois, en fonction du pays dans lequel il se rend (et selon le coût de la vie dans ce pays, son éloignement avec le pays de départ et la durée du séjour). Une aide supplémentaire, de 250 euros, est accordée aux étudiants en situation de handicap ou boursiers, sur critères sociaux échelon 6 ou 7.

Une autre bourse, appelée l'Aide à la mobilité internationale (AMI), est attribuée aux étudiants boursiers qui souhaitent étudier ou faire un stage en Europe. D’un montant de 400 euros, cette aide est elle aussi cumulable avec d’autres subventions décernées par des collectivités ou établissements. Attention, ces bourses peuvent être retirées aux étudiants en fonction de leur manque d’assiduité, notamment aux examens. 

Focus

Et en dehors des frontières européennes ?
L’apprentissage en dehors de l’Europe est possible, mais plus rare. Les pays ont chacun leur particularité : par exemple, aux États-Unis le système d’alternance se nomme le Co-op, soit Cooperative Éducation. L’enseignement supérieur n’est pas directement géré par l’État, donc chaque établissement possède son propre fonctionnement. Pour faire son apprentissage en Australie, l’apprenti doit posséder un visa étudiant puis de travailleur. Depuis 2021, le visa étudiant permet aux jeunes de travailler pendant deux ans après l'obtention de leur diplôme.  

Autre possibilité : les Compagnons du Devoir proposent au moins un an de formation en dehors du territoire, avec de nombreuses possibilités de destination, comme au Canada, en Suisse, en Allemagne... Les Compagnons du Devoir participent eux aussi au programme européen MONA, qui leur permettra de développer les cours de langue pour les apprentis qui souhaiteraient partir.

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