Actualité Parcoursup 2023 : doit mieux faire
En bref
- Alors que la phase principale d’admission prend fin le 7 juillet, la procédure Parcoursup est pointée du doigt pour son manque de transparence persistant. Le rapport sénatorial qui en établi le constat préconise notamment d’instaurer des critères de sélection communs à chaque filière universitaire.
Si son fonctionnement s’améliore après cinq années d’existence, la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur suscite chez les lycéens « une érosion du sentiment de clarté, de fiabilité, de transparence, de justice, de rapidité », évoque un rapport sénatorial publié le 28 juin dernier. Le rapporteur et sénateur Jacques Grosperrin attribue cette perception aux éléments encore opaques de la procédure Parcoursup. Et formule huit recommandations pour la rendre plus efficace et plus légitime.
Parcoursup a connu des évolutions notables
Depuis sa mise en place en 2018, la plateforme a connu des modifications en vue d’en améliorer son processus. Progressivement, l’offre s’est étoffée portant le nombre total de formations à 21 000. Pour l’édition 2023, les fiches de présentation des formations bénéficient d’un enrichissement de données permettant d’identifier plus rapidement les informations essentielles et de disposer de chiffres clés.
Autre nouveauté : l’ajustement du calendrier. Cette année, c’est la première fois que les épreuves de spécialités se tiennent en mars comme le prévoit la réforme du bac. Ainsi, les notes obtenues figurent dans les dossiers de candidatures. Enfin, deux dates clés ont été avancées afin d’accélérer la procédure : la fin de la phase principale d’admission fixée au 7 juillet, ainsi que la période de classement des vœux en attente, fixée du 30 juin au 3 juillet (du 15 au 18 juillet l’année dernière). Mais ces évolutions apparaissent insuffisantes. La confiance faiblit à mesure que les années passent. En 2022, « 83 % des usagers trouvent Parcoursup stressant », rappelle le sénateur.
Des critères communs d’évaluation par filière
Il faut dire que pas mal d’aspects concourent à cet état d’esprit. Le rapport distingue trois obstacles à la « bonne acceptation » de la plateforme. D’abord, « des lacunes et une hétérogénéité dans l’information ». Certains éléments de nature à aiguiller les lycéens manquent à l’appel. Par exemple, le taux de réussite des candidats admis et les débouchés professionnels.
Le rapport déplore également que certains établissements d’enseignement supérieur « réalisent moins d’efforts que d’autres pour rendre leurs informations réellement compréhensibles et exploitables par les candidats ». Il propose une harmonisation des fiches de présentation ainsi que la mise en place de critères communs d’évaluation des candidatures par filière. Et cite en référence la licence sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), seule formation à disposer d’une telle organisation.
Réduire l’opacité du classement des candidatures
Autre difficulté ciblée : la longueur de la procédure. En 2022, 17 000 candidats ont attendu deux mois avant de recevoir la proposition qu’ils ont acceptée. Le rapport suggère d’avancer encore la période de hiérarchisation des vœux en attente à la mi-juin dans le but de fluidifier la procédure. Le dernier point de discorde concerne l’opacité des modalités de classement des candidatures. Sans compter qu’elles varient beaucoup selon les établissements (algorithme de préclassement, prise en compte du lycée d’origine…). Compliqué pour les candidats d’estimer leurs chances d’être admis.
« Pourquoi ne pas publier le coefficient affecté à telle matière dans une formule de préclassement ? », interroge Jacques Grosperrin. Le sénateur admet que la demande d’une plus grande transparence de la part des usagers demeure légitime. Il appelle par ailleurs à mettre fin à la prise en compte du lycée d’origine dans les paramètres de classement. Une pratique jugée discriminatoire par le Défenseur des droits car subjective. En lieu et place, il propose un critère fondé sur l’écart de notation entre la moyenne du contrôle continu de terminale et les résultats du bac.
Le rapport souligne enfin l’importance du « poids du milieu socio-culturel familial sur les aspirations d’études et sur l’accompagnement à la construction du projet d’orientation ». Un vecteur d’inégalités. Au même titre que la disparité de l’aide apportée par les lycées selon les territoires. Jacques Grosperrin prône un service public ambitieux de l’accompagnement à l’orientation. C’est bien le cœur du sujet.