Actualité Bac 2023 : les notes des épreuves de spécialités prises en compte sur Parcoursup

Décidément, le bac nouvelle version instauré par l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, aura mis un peu de temps avant de se dérouler selon le calendrier prévu. Transformées en contrôle continu en 2021, puis reportées de mars à mai lors de la session 2022, les deux épreuves de spécialités au bac général se sont bien tenues les 20, 21 et 22 mars 2023 comme attendu.

Avec un coefficient de 16 pour chacune, les deux notes ainsi obtenues comptent pour 32 % de la note finale à l’examen. Et suscitent des réserves de la part de professeurs, car ils estiment que ces épreuves interviennent trop tôt. Interrogée par Francetvinfo.fr, la professeure d’histoire Nathalie Malinvaud estime que « les élèves ne sont pas prêts en mars. On a été obligé d'aller à toute allure, sans prendre le temps d’approfondir les méthodes. »

Un professeur de sciences économiques et sociales de l’académie de Créteil, cité par France Inter, abonde et s’inquiète de la manière dont ces notes impacteront les candidatures sur Parcoursup. « Au milieu de l'année, les acquisitions sont en cours. On ne peut évaluer qu'une maîtrise incomplète des méthodes et des notions. Donc le signal d'une note en mars n'est pas le bon par rapport aux capacités des lycéens, futurs étudiants, à réussir leur première année dans le supérieur. »

Pourtant, ces notes vont bel et bien compléter les candidatures sur Parcoursup évaluées jusqu’ici à l’aune des seules notes du contrôle continu, du bac de français et des appréciations des professeurs. De quoi augmenter encore un peu la pression sur les candidats. D’autant que les méthodes d’évaluation diffèrent selon les établissements d’enseignement supérieur.

Ces établissements restent libres de choisir la part que prendront ces deux nouvelles notes dans leur propre système d’évaluation des candidatures. Parmi les enseignants, on trouve ceux qui comptent leur accorder une place prépondérante et ceux qui se montrent plus mesurés.

Professeur à Sciences Po Bordeaux interrogé par Le Monde, Vincent Tiberj pense « qu’un contrôle continu a l’avantage de mieux mesurer la qualité académique d’un candidat par rapport à une épreuve finale ». Samy Abbes, maître de conférences en mathématiques, estime que ces notes nationales garantissent une équité. « Nous allons largement nous en servir pour gommer les différences d’un lycée à l’autre, voire d’une classe à l’autre », déclare-t-il. Dans son université, l’épreuve de spécialité en mathématiques devrait peser pour 70 %. Il faut dire que le cas est plutôt simple dans cette configuration où la licence visée dispose d’une spécialité au bac presque attitrée.

Qu’en est-il d’autres formations qui n’entrent pas en connexion directe avec une spécialité du bac ? Aurore Chaigneau, codirectrice de la licence droit et science politique à l’université de Nanterre, indique au quotidien du soir : « Nous avons pris le parti de tenir compte de manière équivalente de toutes les notes au contrôle continu, car le choix de spécialité n’est pas déterminant dans notre filière ».

Les notes des épreuves de spécialités permettront de comparer les candidatures, déclare sur France Inter Cécile, enseignante en classe prépa dans la région bordelaise. Mais elle s’interroge : « Ce qui va être compliqué à gérer, c'est quand on va avoir des notes très différentes entre la note du bac et la note de l'année. » Un élève peut briller tout au long de l’année et obtenir un mauvais résultat à l’épreuve nationale. Et inversement. Comment l’interpréter ? Une candidature ne se limite pas aux notes obtenues lors des deux épreuves de spécialités. C’est bien un dossier relatant les trois années de lycée qui se retrouvera entre les mains des commissions d’examen des vœux. L'analyse de la session 2023 de Parcoursup et les remontées des établissements du supérieur après une année permettront sans doute d’effectuer une première évaluation.

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