Témoignage E-commerce : cinq questions à Daniel, développeur big data

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Publié le 14-01-2016

En bref

  • Daniel* est développeur big data chez Photobox, site d'impression de prduits photo en ligne. Le quotidien de ce passionné d'intelligence artificielle ? Manipuler des données, beaucoup de données... Pour Cidj.com, il témoigne.
Crédit : CIDJ

Savez-vous que, d'après IBM, 90% des données créées dans le monde l'ont été durant les deux dernières années ? Bienvenue dans le phénomène big data : une quantité gigantesque de données publiées en continu. 

Je travaille depuis un peu moins d'un an chez Photobox. Mon rôle est de maintenir, stocker et assurer la fiabilité des données collectées. On récupère des données sous différents types de format (données textuelles, mais aussi photos ou transactions) et on en extrait du sens.

Les données sont mises à disposition des autres services de l’entreprise : finance, CRM (relation client) ou marketing. Cet été, par exemple, on a travaillé avec le service communication qui souhaitait réaliser une infographie des trois lieux en France où nos clients avaient pris le plus de photo. Pour cela, il a fallu traiter les données collectées toute l'année par notre site.

En période de forte affluence, comme avant les fêtes de Noël, on peut traiter jusqu’à 8 à 9 millions de photos par jour. Avec le big data, on ne peut pas utiliser les outils classiques de gestion de base de données car ce sont des quantités trop volumineuses !

Data miner, data analyst, data scientist et data protection officer : Qui fait quoi ?
Le data miner paramètre les logiciels et les bases de données de l'entreprise, en vue de collecter et de traiter la donnée. Le data analyst gère l'administration et l'architecture des bases de données. Le data scientist est un profil rare. Il est chargé d'analyser les données des entreprises et le data protection officer est responsable de la protection des données de l'entreprise.

Après le bac, j’ai intégré une école d’ingénieurs spécialisée en informatique en 5 ans, l'Insa de Toulouse. Diplôme en poche, j’ai enchaîné avec 3 années de doctorat en data mining.

Mon intérêt pour les big data remonte à mes années de lycée. Je trouvais ça incroyable et assez magique les recherches en matière d'intelligence artificielle des grosses entreprises, comme Google. 

Quelle formation pour travailler dans le big data?
D'après Vincent Heuschling, expert en big data et fondateur d'Affini-Tech, 3 cursus sont possibles pour exercer : intégrer soit une école d’ingénieurs spécialisée en mathématiques et statistiques (Ensae, Ensai, Polytechnique...) soit une école d’ingénieurs plus généraliste ou se diriger vers une formation universitaire en intelligence artificielle, comme celle proposée par l'Université Pierre et Marie Curie (UPMC) à Paris.
Mais le secteur est aussi ouvert à des développeurs ou certains profils issus d’écoles de commerce. Pour Vincent Heuschling : "Un seul critère discriminant : être passionné ! Pour ceux qui s’intéressent au big data, il existe un très bon MOOC (cours en ligne gratuit, N.D.L.R.) en anglais, proposé par l’université de Standford."

Ce qui me plaît, c'est d'avoir une vue d'ensemble. On développe des projets pour anticiper les besoins des autres services. Le dernier exemple en date ? Proposer de personnaliser les e-mails des clients grâce à des informations de segmentation que l'on possède sur eux, comme l'âge ou la situation familiale, par exemple.

Avec le big data, on peut tout analyser. On peut, par exemple, s'interroger sur le lien entre la météo et les commandes de nos clients afin d'anticiper la fréquence de commandes des clients en fonction des prévisions météo.

Ce poste chez Photobox est mon premier emploi. Je l'ai décroché après 1 mois de recherche. Le big data recrute et pour cause, chaque jour sur Internet beaucoup de données sont produites. Pour un site d'e-commerce, traiter les données permet de mieux connaître ses clients. C’est comme l’épicier de quartier qui connaît ses clients et leurs habitudes. Là, c’est un peu pareil mais à grande échelle. 

Un data analyst débute autour de 3 000 € brut/mois, comptez 4 000 € brut/mois pour un data scientist. 

La double compétence en statistiques et informatique est recherchée dans le big data. Des connaissances en marketing aident à comprendre les demandes des clients internes, mais peuvent s'acquérir avec l'expérience.

C’est important de bien choisir son secteur et la société dans laquelle on veut travailler. Là où je suis, on a une grande liberté, on est force de proposition. Quand je propose quelque chose, c'est presque comme si on me demandait pourquoi ce n'est pas déjà fait ! (rire). C'est une mentalité qui me plaît.

Lire aussi notre article : Travailler dans le e-commerce : des professionnels performants dans une ambiance décontractée.

Pour Vincent Heuschling : "On n'est qu'au début de la vague." Les quantités de données faramineuses produites sur les réseaux sociaux, les objets connectés ou qui proviennent du système d'information des entreprises constituent une mine d'or pour les professionnels. Si les recrutements peuvent être encore frileux aujourd'hui, cela ne devrait pas durer longtemps. Commerce, industrie, santé... L'analyse du big data est en passe de devenir incontournable dans tous les secteurs.

 

* le prénom a été changé

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