Conseils Un diplôme d'école de journalisme n'est pas un sésame pour faire le tour du monde
En bref
- Contrairement aux idées reçues, les reporters qui sillonnent le globe ne sont pas si nombreux. Votre motivation pour tenter une école de journalisme ne doit donc pas être le voyage, mais bien l'information. Même si certaines spécialités permettent davantage que d'autres de faire le tour du monde...
Pensez-vous que les journalistes passent leur temps à l'étranger ? Détrompez-vous. Peu d'entre eux ont la chance de parcourir le monde. Seules quelques spécialités sont susceptibles de vous faire voyager.
Faire le tour du monde n'est pas la vocation du métier de journaliste
"Si votre objectif est le voyage, il y a des métiers plus adaptés", prévient Bruno Béziat, journaliste à Sud Ouest. "Ce qui doit primer, c'est l'information et ses enjeux."
Avec les difficultés financières que traversent actuellement les médias, les déplacements sont en effet devenus un luxe réservé à quelques reporters, envoyés spéciaux et journalistes spécialisés.
Et quand votre journal vous envoie à l'étranger, vous n'avez pas le temps de jouer au touriste, surtout à l'ère de l'actualité racontée et tweetée en temps réel.
Si vous vous renseignez auprès de votre école de journalisme ou directement auprès des rédactions, vous vous rendrez compte que la plupart de leurs salariés vont sur le terrain quand ils doivent traiter un sujet dans leur région, mais ils ont surtout recours au téléphone et aux agences de presse (AFP, Reuters...) quand cela concerne une actualité à l'étranger.
Vous avez la bougeotte ?Privilégiez certains médias après votre école de journalisme
Ayez en tête que l'information de proximité est souvent privilégiée, et pas seulement dans les médias régionaux.
Pour espérer bouger un peu, restent les chaînes d'informations, télé ou radio, qui vont laisser une place importante à l'actualité internationale. Sans oublier les journaux télévisés nationaux, où l'on peut encore voir des envoyés spéciaux pour des événements internationaux majeurs.
Quant aux agences de presse, elles font appel à leurs correspondants dans le monde entier, mais sont aussi adeptes des déplacements.
Les reporters ne sont pas les seuls à pouvoir voyager,tout dépend de votre spécialité
"Il y a également des spécialités qui permettent de voyager davantage que d'autres, notamment le journalisme sportif, le journalisme politique et, évidemment, le reportage, même si les places sont chères.
J'ai, par exemple, été envoyé en Égypte pour évoquer l'après révolution égyptienne, en Libye au moment de la capture de Kadhafi par les rebelles et à New York pour l'affaire DSK", raconte Bruno Béziat.
"C'est vrai que depuis que je suis journaliste sportif, je bouge régulièrement", confie Rémi Reverchon, co-animateur de NBA Extra sur beIN SPORT. "Cette année, je suis allé cinq fois aux États-Unis dans différentes villes pour assister à des rencontres, à des entraînements... J'essaie d'en profiter pour visiter sur mon temps libre, même s'il est restreint."
"Les journalistes "automobile" se déplacent aussi beaucoup car ils sont invités à des tests un peu partout par les constructeurs", ajoute Bruno Béziat.
S'installer à l'étranger à son compte : success story non garantie !
"Pour travailler à l'étranger, il y a plusieurs options. La plus confortable est de se faire envoyer à l'étranger par un média français quand une place de correspondant se libère. Mais on peut aussi s'installer à son compte, acheter son matériel et appeler les rédacteurs en chef en France pour proposer ses sujets.
Je l'ai fait pendant quelque temps à Los Angeles. Les débuts ont été difficile, mais au bout de six mois, je réussissais à en vivre en vendant des reportages à droite à gauche", raconte Rémi Reverchon.
Mais là encore, vos spécialités jouent. Tout comme l'endroit où vous décidez de poser vos valises, car certains pays intéressent beaucoup moins les médias français que d'autres.
Focus
Voyages de presse
Les journalistes sont également invités en voyage de presse, en France ou à l'étranger, notamment par des groupes hôteliers ou des offices de tourisme. Mais tous n'acceptent pas d'y participer pour des raisons de déontologie.