Dilemme Études supérieures : comment choisir son parcours après le bac ?

Maxence Saquet Maxence Saquet
Publié le 01-08-2024

En bref

  • Le brevet en poche, et l’entrée au lycée pour la rentrée, c’est le moment d’évaluer toutes les formations possibles pour accéder à la profession de ses rêves.
  • Les choix sont multiples pour construire son parcours post-bac : études courtes ou longues, avec classes préparatoires ou non, écoles de commerce ou d'ingénieur, écoles spécialisées ou universités.
  • Les étudiants souhaitant intégrer des études de santé peuvent opter pour le PASS ou la L.AS.
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En 2023-2024, 2,97 millions d’étudiants se sont inscrits dans l’enseignement supérieur. Crédit : Eternal Creative - iStock
Avec les quotas, les bacheliers pro et techno ont plus facilement accès à l'enseignement supérieur
Avec les quotas, les bacheliers pro et techno ont plus facilement accès à l'enseignement supérieur. Crédit : RERS 2023, ministère de l'Éducation nationale
Les bacheliers de filières générales sont majoritaires en BUT
En BUT, plus de 40% des étudiants sont titulaires d'un bac techno. Crédit : RERS 2023, ministère de l'Éducation nationale
Licence : les titulaires d'un bac général prédominent en 2021
Plus des trois quarts des étudiants en licence sont issus de la voie générale. Crédit : RERS 2023, ministère de l'Éducation nationale
Prépas en 2021 : peu de bacheliers des filières techno et pro
Les bacheliers généraux sont sureprésentés en CPGE. Crédit : RERS 2023, ministère de l'Éducation nationale

BUT/BTS, de courtes études pour entrer rapidement dans le monde du travail

Dans l’optique de trouver rapidement un emploi qualifié tout en conservant des perspectives d'évolution future, deux types de formations courtes s’offrent aux bacheliers : les Brevets de technicien supérieur (BTS) et les Bachelor universitaire de technologie (BUT). Les premiers sont dispensés en lycée sur une période de deux ans, quand les enseignements des seconds se suivent en Instituts universitaires de technologie (IUT), pendant trois ans. Mais ce ne sont pas les seules différences à connaître pour faire son choix, même si les BTS (140 spécialités) comme les BUT (24 mentions) cumulent les mêmes avantages. La formation (relativement) courte se veut professionnalisante avec d’un côté des enseignements techniques et de l’autre une part importante réservée aux stages en entreprise. De quoi acquérir des compétences pratiques directement opérationnelles, ce qui se traduit par un très bon taux d’insertion professionnelle des lauréats. Les BTS comme les BUT, aux frais d’inscription modiques et ouverts à l’alternance, offrent surtout une double compétence (technique et générale) dans un large éventail de spécialités (commerce, industrie, services, etc.). Accessibles après un bac général, technologique ou professionnel, sans sélection particulière autre que les résultats scolaires, ces deux formations offrent en fin de cursus la possibilité de poursuivre des études. Pour les BTS, cela passe par une licence professionnelle, voire une intégration en école d'ingénieurs pour les meilleurs étudiants. Les étudiants issus de BUT et désireux de compléter leur formation se tournent vers des masters ou des écoles de commerce ou d’ingénieurs. 

Trois grandes étapes rythment les formations universitaires portant sur le droit, les lettres, les sciences… Et cela commence par la licence (trois ans), accessible après le bac. Ce cursus offre une spécialisation progressive avec une 1ʳᵉ année pluridisciplinaire, une 2ᵉ année d'approfondissement et une 3ᵉ année de finalisation du parcours. L'évaluation se fait par contrôle continu/examen et chaque semestre validé apporte des crédits ECTS capitalisables. La professionnalisation se renforce avec des modules dédiés, le renforcement des langues et l'aide à l'insertion (CV, entretiens). Après la licence, deux possibilités : l’insertion professionnelle (notamment par les concours administratifs) ou la poursuite d'études en master (ou école spécialisée). Pour la poursuite en master (diplôme bac +5), l’accès en M1 se veut sélectif (concours/examen du dossier). Le master allie cours, stages et mémoire pour acquérir des compétences professionnelles pointues. Il se décline en domaines, mentions et parcours spécialisés. Après un master, certains étudiants poursuivent en doctorat pour une durée minimale de trois ans afin de devenir chercheur. Organisé par une des 270 écoles doctorales, le doctorat repose sur la réalisation de travaux de recherche, encadrés par un directeur de thèse, en vue de rédiger et de soutenir une thèse devant un jury. En parallèle, 150 h de formations complémentaires sont prévues. Le doctorat, diplôme national bac +8, ouvre sur des carrières dans la recherche académique (université, organismes publics) après avoir passé les concours très sélectifs. Le privé recrute aussi des docteurs dans leurs services R&D.

Focus

Deux filières pour des études de santé

Les universités proposent deux voies pour accéder aux filières de santé : les licences accès santé (LAS) et le PASS. Les LAS combinent une discipline principale (droit, biologie, maths, etc.) avec des modules santé. Le PASS est une année de licence avec un tronc commun santé (30 crédits ECTS) et des enseignements extérieurs (10 crédits). Les étudiants validant leur première année peuvent candidater aux études de santé (maïeutique, médecine, odontologie, pharmacie). En cas d’échec, ils peuvent passer en deuxième année de la licence correspondante et retenter leur chance plus tard.

Peu importe leurs spécialités, les grandes écoles partagent une même culture de l’exigence. Et pour prétendre à leurs concours d’entrée, cela passe par la case « classe prépa ». Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), au sein des lycées, se veulent pluridisciplinaires pour développer la culture générale des élèves. Accessibles sur dossier, elles durent deux ans et se répartissent en trois filières. Ainsi, les CPGE scientifiques préparent aux concours des ENS (Paris Ulm, Paris Saclay, Lyon, Rennes), des écoles vétérinaires (Maisons-Alfort, Lyon, Toulouse, Nantes, UniLasalle à Rouen), des écoles de la Défense, d’agronomie et d’ingénieurs. Les CPGE économiques et commerciales préparent aux concours des grandes écoles de commerce et de gestion, ainsi qu’aux ENS de Paris-Saclay et Rennes. Là encore l’enseignement se veut polyvalent (culture générale, mathématiques, langues vivantes) et ouvert aux bacheliers généraux et techniques (STMG). Enfin, les CPGE littéraires préparent aux concours des ENS, IEP, de l’École nationale des chartes comme aux concours lettres de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr et à ceux de lettres et sciences humaines des grandes écoles de commerce. Pour toutes les filières, la première année de CPGE comprend un tronc commun avec un programme intense (mathématiques, physique, français, langues) avec environ 35 heures de cours par semaine et beaucoup de travail personnel. La deuxième année est consacrée à la spécialisation en fonction des concours visés. Les concours des grandes écoles ont lieu entre avril et juin, et les recalés peuvent redemander une année ou réorienter leur projet.

La police, l’armée, les arts comme l’architecture, mais aussi le social et le paramédical, toutes ces filières disposent de voies d’entrée réservées. Les durées de formation, elles aussi, se révèlent spécifiques, mais souvent comprises entre une et six années (Bac +1 à Bac +6). Ainsi, dans le social, dont certaines professions demeurent accessibles sans le bac, il faut compter de 1 à 3 ans d’enseignement dans des écoles publiques, des centres privés agréés, ou encore dans des CFA pour obtenir un Diplôme d’État (DE). Pour les professions paramédicales, soit une quinzaine de métiers, la sélection s’opère sur dossier et reste ouverte aux titulaires de certificat de capacité (CC) ou de DE avec des études de 1 an (aide-soignant) à 5 ans (ostéopathe). Les écoles d’art (publiques et privées) forment aux métiers de l’édition, la communication, le graphisme et la publicité, avec un accès sur dossier ou concours. En architecture, la sélection s’opère uniquement sur dossier, éventuellement complétée d’un entretien, par une des 22 écoles reconnues (20 écoles publiques ENSA, une privée ESA et une école d’ingénieurs publique INSA). Les candidats, principalement des bacheliers généraux ou technologiques (STI2D ou STD2A), suivent un 1ᵉʳ cycle de 3 ans (licence) débouchant sur un diplôme d’études en architecture (DEEA), pouvant être complété par un 2ᵉ cycle de 2 ans pour le diplôme d’État d’architecte (DEA, grade de master). Enfin, les filières militaires et de police ont de commun l’engagement attendu par les étudiants à l’issue de leur formation. Tous doivent s’engager à exercer plusieurs années au sein de la police comme des armées. 

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