Reconversion Le projet de transition professionnelle, quoi de mieux pour se réorienter ?

Fiona Simoens Fiona Simoens
Publié le 06-09-2024

En bref

  • Le projet de transition professionnelle (PTP) permet de suivre une formation rémunérée pour se reconvertir.
  • Les organismes Transitions pro ont financé, en 2022, 18 806 PTP, soit les 2/3 des dossiers déposés.
  • À la lecture du rapport sur l’usage des fonds de la formation professionnelle, il ressort que le PTP représente une aubaine pour les moins qualifiés. 
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Le PTP est ouvert, sous conditions, aux salariés du secteur qu'ils soient en CDI ou en CDD. Crédit : Paperkites - iStock
Transitions Pro est le seul organisme habilité par l'État à financer les formations des salariés du privé. Crédit : Transitions Pro Auvergne Rhône-Alpes

Un dispositif au bénéfice des employés peu qualifiés

La promesse des organismes de Transitions pro est claire : avec les projets de transition professionnelle (PTP), l'objectif est de « vous former pour changer de métier ». Le PTP permet aux salariés de s’absenter pour suivre une formation certifiante afin de changer de métier. Ce dispositif fait partie du compte personnel de formation (CPF) et accorde le droit de demander un financement complémentaire si les droits ouverts au CPF ne suffisent pas. Si l’organisme Transitions pro accepte le dossier, le salarié bénéficie d’un maintien de salaire, limité à deux fois le SMIC. Selon la durée et des modalités de formation, le salarié doit formuler une demande écrite 60 ou 120 jours avant son départ. L’employeur ne peut pas refuser la demande si le salarié remplit les conditions d'ancienneté ou a formulé sa demande dans les délais. En revanche, il peut différer l’entrée en formation de neuf mois maximum s’il juge que l’absence du salarié nuit à la bonne marche de l’entreprise ou en cas de dépassement des règles des effectifs absents. À son retour, l’employeur n’est pas obligé de tenir compte des nouvelles compétences acquises par le salarié. Les organismes Transitions pro financent les projets selon des priorités nationales, favorisant les salariés les moins qualifiés ou inaptes, ainsi que les formations de moins d'un an ou pour les employés d'entreprises de moins de 50 salariés. France Compétences, créé en 2019, a publié un rapport intermédiaire sur l’usage des fonds de la formation professionnelle, avec un volet sur le PTP. Il en ressort que le PTP pris en charge concernent principalement des employés (60%) de niveau bac ou inférieur (69%) pour des formations de moins de 1 200 heures.

Le projet de reconversion survient souvent à mi-parcours de la vie professionnelle, avec en moyenne 21 ans entre le début de carrière et le PTP. La majorité des demandeurs (96 %) sont en CDI. Chaque organisme Transitions pro respecte des priorités régionales, liées au secteur d’activité ou aux besoins locaux. Par exemple, l’organisme d’Île-de-France favorise les projets dans la métallurgie, tandis que celui de la région Paca acceptera plus facilement un projet dans la collecte des déchets dangereux. Les salariés, eux, se tournent principalement vers le transport ou la santé. Les formations les plus demandées sont le diplôme d’État d’aide-soignant et le titre professionnel de conducteur routier. La motivation principale des demandeurs est un réel désir de changer de métier (93%), devant les risques de licenciements ou les conditions de travail ou les problèmes de santé. Six mois après leur PTP, plus de 6 sortants sur 10 occupent un poste lié à leur formation. Parmi eux, 80 % ont quitté leur entreprise, tandis que d'autres restent ou créent leur propre activité (8 %). Pour autant, ne pas avoir achevé une reconversion ne signifie pas pour autant l'abandon du projet. Un tiers des sortants de formations continuent à poursuivre leur reconversion, notamment dans des secteurs comme l'agriculture, où la création ou reprise d'exploitation demande plus de temps.

Focus

Un reste à charge de 100 euros pour le CPF

Désormais, les droits possédés ne peuvent plus financer l’intégralité de la formation et les salariés doivent débourser la somme de 100 euros pour chaque formation entreprise, sauf si l’employeur participe aux frais. Les demandeurs d’emploi ne sont pas être concernés par cette mesure.

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