Actualité Formation professionnelle : ce que prévoit la réforme

Isabelle Fagotat Isabelle Fagotat
Publié le 05-03-2018

En bref

  • Compte personnel de formation (CPF) en euros, appli mobile pour gérer ses démarches, généralisation du conseil en évolution professionnelle, création d’une agence dédiée, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, envisage de transformer en profondeur la formation professionnelle. Le point sur les grandes lignes de la réforme.
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Un ordinateur portable, une paire de lunettes, un cahier ouvert et un stylo. Crédit : Trent Erwin

Inégalités d’accès aux formations, système trop complexe, opaque… Les dispositifs de formation professionnelle existants sont régulièrement montrés du doigt. « Le système de la formation n'est ni juste, ni équitable. Demain, nous donnerons à chacun la chance d'avoir un accès égal à la formation qu'il soit ouvrier ou cadre, salarié d'une petite ou grande entreprise », déclarait la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, lundi 5 mars.
Objectif : transformer le système « pour le rendre plus simple et plus efficace » et permettre à 4 à 5 fois plus de personnes de mobiliser une formation dans le cadre du CPF (ils étaient 576 000 en 2017).

Premier changement important : sur leur CPF, les salariés ne se verront plus attribuer des heures mais des euros. 500 euros annuels seront crédités pour un·e salarié·e· à temps plein qu’il ou elle devra utiliser dans la limite d’un plafond de 5000 euros.
Une personne sans qualification recevra quant à elle 800 euros par an sur son CPF. Pour elle, le plafond sera de 8000 euros.
Un salarié en CDD percevra un montant calculé en fonction de son temps de travail mais les salariés à temps partiel, s’ils travaillent à mi-temps ou plus percevront eux aussi 500 euros par an.

Pour permettre au salarié ou au demandeur d’emploi de mobiliser son CPF plus simplement, une application accessible sur téléphone mobile sera créée. Elle permettra de connaître les droits acquis, les formations proposées dans sa région, de s’inscrire et de payer en ligne une formation sans passer par un intermédiaire. « Pour chaque formation (…) l’application devra préciser le taux d’insertion dans l’emploi à l’issue de la formation, le taux de succès au diplôme ou à la certification s’il y en a une, le salaire prévisionnel... », souligne la ministre. Figureront aussi les commentaires des personnes déjà formées ainsi que des comparateurs d’offres et de tarifs.

Pour Muriel Pénicaud, il s’agit de permettre à chacun de « choisir sa formation certifiante ou qualifiante en toute liberté. » Une personne souhaitant par exemple mobiliser son CPF pour faire une demande de Caces, Certificat d'aptitude à la conduite en sécurité lui permettant de conduire une grue ou un chariot élévateur, pourra le faire directement sur l’appli. Idem si elle souhaite s’inscrire aux examens du Toeic (Test of English for international communication), dont un grand nombre d’entreprises exigent un score minimum pour recruter leurs salariés.

Chaque salarié pourra par ailleurs bénéficier d'un conseil en évolution professionnelle (CEP). Si ce service gratuit est déjà proposé, le salarié ou le demandeur d’emploi doit passer par un organisme habilité comme Pôle emploi, l’Association pour l'emploi des cadres (Apec) ou une mission locale pour en bénéficier. Avec la réforme, la ministre souhaite que le CEP devienne un « droit automatique ».

La réforme prévoit par ailleurs la création d'une agence unique pour la formation professionnelle, France compétences, composée de 3 collèges : partenaires sociaux, État et régions, qui remplacera les instances nationales actuelles (FPSPP, Cnefop et Copanef). C’est elle qui procédera à la certification des centres de formation des apprentis (CFA) et des organismes de formation. L’agence sera relayée par des opérateurs de compétences qui auront « un service de proximité sur tout le territoire ».

 

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