Au boulot ! 5 astuces pour venir à bout de la procrastination
En bref
- La procrastination, soit le fait de reporter au lendemain ce qui peut être réalisé le jour même, handicape les étudiants en études supérieures.
- Le fait de morceler la réalisation de ses obligations fait gagner en motivation comme en efficacité.
- L’isolement dans un endroit calme se révèle être aussi très efficace pour gagner en concentration.
Le cercle vicieux de la procrastination
« Les révisions du contrôle de maths ? Ça attendra ! » Avouez-le, il vous est déjà arrivé de remettre une tâche au lendemain. Tout comme 8 étudiants sur 10 qui admettent faire leurs devoirs à la dernière minute, vous êtes tout simplement en train de procrastiner. Le Larousse définit la procrastination comme une « tendance à ajourner, à remettre systématiquement au lendemain ». Il ne s’agit pas ici d'un petit exercice mis de côté quelques heures, mais bien d’une manière récurrente de repousser l'inévitable. Cette (mauvaise) habitude se trouve être si répandue qu’elle possède même sa propre journée mondiale, le 25 mars. Si la procrastination peut être due chez certains à un manque de motivation, elle relève pour d’autres d'une peur de l’échec, d'un manque de confiance en soi ou encore d'une angoisse à l’approche de l’échéance donnée. Les caractères perfectionnistes se révèlent parfois coutumiers de cette (mauvaise) habitude, car une insatisfaction liée à la réalisation d'un travail engendre une certaine démotivation. Dans son livre « Solving the procrastination puzzle », le professeur de psychologie Timothy Pychyl liste six attributs à l’origine du problème : l’ennui, la frustration, la difficulté, le manque de clarté, le manque de sens personnel et l’absence de récompense ou de reconnaissance. L’envie de procrastiner va être plus forte pour une tâche qui cumule plusieurs attributs. Mais, sur le long terme, la mauvaise organisation entraîne un retard de travail, qui influence les révisions et joue de temps en temps sur les résultats scolaires. Mais la procrastination n’est pas un fléau, et peut être déjouée par quelques astuces simples. À condition de les appliquer…
Astuces 1 et 2 : prioriser et segmenter les tâches
Afin de déjouer l’envie de procrastiner, des méthodes de travail se révèlent essentielles. Si chaque étudiant doit identifier ses besoins comme son rythme, quelques conseils demeurent universels. Tout d’abord, on travaille mieux avec une to-do-list sous les yeux. Chaque jour, établissez donc une liste des tâches à faire par ordre de priorité. Certains points semblent plus difficiles à atteindre que d’autres : distinguer les tâches « longues » des plus « courtes ». Pour rendre cette liste efficace et motivante, rayez au fur et à mesure les tâches que vous avez terminées. Un travail bien fait reste un travail bien ordonné. Découper ses missions en plusieurs étapes fait gagner en motivation et en satisfaction. Afin de mettre du rythme dans la journée, il s'agit de varier les manières d’apprendre : après avoir réalisé plusieurs exercices, vous pouvez alterner avec l'écoute d'un podcast sur le sujet de votre prochain examen ou en regardant une vidéo explicative. Sans avoir l’impression de consentir à d’immenses efforts, le cerveau continue alors à emmagasiner des informations. Et qu’importe la matière à réviser ou la difficulté de l’examen futur, il faut savoir rester humble et réaliste dans sa méthode d’apprentissage, en se fixant des objectifs atteignables. Une manière de rester bienveillant avec soi-même en se souvenant que chaque effort représente un petit pas vers le but final.
Astuces 3 et 4 : étudier au bon endroit… et avec les bonnes personnes
Entre le besoin de travailler au calme chez soi et l'envie d'être entouré d’amis, deux écoles s'opposent. Si vous faites partie de la première, les centres de documentation et d’information (CDI) et les bibliothèques universitaires (BU) demeurent des lieux privilégiés pour l'étude. Ces environnements se révèlent être des endroits calmes et propices à la concentration. Attention, les établissements demandent souvent aux étudiants de présenter le badge de l'école ou un certificat de scolarité. Et si vous étudiez à distance ou si vous êtes en télétravail, aménagez-vous un endroit réservé, là encore, à l'étude. Bien que l’idée semble alléchante, travailler dans son lit reste déconseillé. Choisissez plutôt une autre pièce pour dissocier les espaces, celui de la détente et celui des révisions. Pour ne pas se laisser distraire, il faut jouer la carte de la déconnexion : messageries, notifications, on coupe tout sauf le téléphone. Il trouve son utilité pour minuter (et définir) les périodes de travail et de pause. Cette rupture numérique n'interdit pas pour autant les contacts sociaux dans la « vraie vie » (IRL). Un bon environnement de travail se nourrit aussi de « bonnes » personnes. Qu’il s’agisse d’un exposé de groupe ou de révisions individuelles, être entouré d'étudiants au même rythme de travail que le vôtre se révèle être d’un grand soutien. Les temps de concentration paraîtront moins longs, et les pauses plus joyeuses.
Astuce 5 : fractionnez le temps de travail
Enfin, ce n’est pas parce que la bibliothèque universitaire ouvre de 8h à 22h que vos horaires de travail doivent être similaires. On dispose tous d'un moment dans la journée où l’on se montre plus efficace. Que ce soit le matin ou en fin de journée, peu importe, car se surcharger aveuglément ne sera pas favorable à long terme. Envisagez plutôt vos révisions comme un marathon… Calez alors vos tâches en fonction pour gagner en productivité. Autre astuce pour toutes les personnes dont la capacité de concentration s'apparente à celle d’un poisson rouge : fixez-vous des plages de travail (dix, vingt minutes, une heure…) durant lesquelles vous devrez être à fond. La technique Pomodoro ou technique de la tomate, qui se penche sur la bonne gestion du temps, préconise de travailler pendant 25 minutes, puis de faire une courte pause de cinq minutes. Et ce n'est qu'au quatrième cycle de 25 minutes que vous vous octroyez une pause un peu plus longue (20 à 25 minutes environ). Développée dans les années 80, cette méthode repose sur un postulat : les pauses favoriseraient l’agilité intellectuelle. Les moments « off » servant à « offrir » du repos, ou des « récompenses ». Sortir prendre l’air, consultation de vidéos Youtube ou Tik Tok, pause goûter… Attention, il ne s'agit pas pour autant de se laisser distraire trop longtemps au point de zapper votre travail, mais de s’accorder du temps pour souffler un peu avant de se remettre dans le bain. Car, non, le contrôle de maths n’attendra pas…