Les bons gestes Santé : tout ce qu'il faut savoir pour bien se faire rembourser
En bref
- Ticket modérateur, franchise médicale, conventionnement des médecins... le jargon de l’Assurance maladie ressemble souvent à du charabia.
- Pour demander des remboursements, il reste indispensable de connaître et de comprendre tous les termes utilisés.
- L'occasion de découvrir les conditions d'octroi d'une mutuelle gratuite, la complémentaire santé solidaire (CSS).
De l’importance du médecin traitant
Premier interlocuteur de proximité pour votre santé, le médecin traitant représente le premier jalon pour bénéficier de bons remboursements. Toute personne de plus de 16 ans peut choisir son propre médecin traitant (avec accord parental jusqu'à 18 ans). Vous pouvez désigner votre généraliste, un spécialiste ou même un médecin du service de santé étudiante (SSE) ou universitaire (SSU). Aucune condition géographique n’est à signaler. Ainsi, en tant qu’étudiant, vous pouvez choisir de conserver celui de la ville de vos parents. Pour la déclaration auprès de l’Assurance maladie, tout se passe généralement lors d’une consultation. Le médecin effectue la demande directement en ligne, avec votre accord, ou vous confie un formulaire de déclaration à transmettre à votre caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Dans certains territoires appelés « déserts médicaux », il se peut que vous n’arriviez pas à trouver de médecin traitant. Si cela vous arrive, rapprochez-vous des organisations coordonnées territoriales. Une fois votre médecin traitant déclaré, veillez à le consulter avant de prendre rendez-vous chez un spécialiste (dermatologue, ORL…) pour respecter le parcours de soins. L’Assurance maladie vous remboursera ainsi 70 % du montant de la consultation, au lieu de 30 %. Des exceptions existent. Vous pouvez notamment consulter directement certains spécialistes sans passer par la case médecin traitant, comme les ophtalmologues pour le renouvellement de vos lunettes/lentilles, ou les gynécologues pour assurer votre suivi… De même, si vous consultez un médecin lors de vacances ou encore en urgence (situation non prévue huit heures à l’avance), l’obligation de suivre le parcours de soins coordonnés est levée.
Dans la jungle des remboursements de l’Assurance maladie
Au moment de la prise de rendez-vous, vigilance sur le conventionnement ! Les médecins du « secteur 1 » ne pratiquent pas de dépassements d’honoraires, sauf exceptions (visite à domicile…). Dans le « secteur 2 », les spécialistes fixent leurs prix selon les limites prévues par la loi. Enfin, les médecins du « secteur 3 » ne sont pas conventionnés et disposent d’une totale liberté concernant leurs tarifs. Attention aux idées reçues : l’Assurance maladie ne rembourse pas totalement les frais médicaux. Pour chaque rendez-vous, elle définit un pourcentage : sur les 26,50 € que demande le médecin, l’Assurance maladie en rembourse 70 %, soit 18,55 €. Les 7,95 € restants (appelés ticket modérateur) sont à votre charge. Une participation forfaitaire (actuellement de 2 €), qui ne peut généralement pas être remboursée, est ensuite retenue sur le ticket modérateur. Si vous bénéficiez d’une complémentaire santé (voir partie 3), elle peut aujourd’hui vous rembourser jusqu'à 6,95 €. Au moment du paiement, votre médecin peut appliquer le tiers-payant : dans ce cas, vous n’avez que le ticket modérateur à régler. Pour cela, veillez à toujours disposer de votre carte Vitale à jour avec vous. Pour l’actualiser (au moins une fois par an), vous pouvez vous rendre en pharmacie, aux bornes multiservices de l’Assurance maladie ou dans certains établissements de santé. Du côté de la pharmacie ou des actes paramédicaux (kinés, infirmiers…), une franchise médicale s’applique selon le même principe que la participation forfaitaire. Depuis mars 2024, cette franchise s’élève à 1 € par boite de médicaments et par acte paramédical et 4 € par transport sanitaire (sauf urgence).
La complémentaire santé, ou comment compléter ses remboursements
Communément appelée « mutuelle santé », la complémentaire rembourse une partie ou l’entièreté des consultations médicales, mais également d’autres actes médicaux (ostéopathes, chiropracteurs…) ou des dispositifs médicaux (lunettes, appareil auditif…). Avant de choisir une complémentaire santé, faites le point sur votre budget, vos besoins et votre état de santé. Pour vous aider, un tableau récapitulatif des prestations proposées par la mutuelle existe. Tous les employeurs sont tenus de proposer une complémentaire santé à leurs salariés (apprentis compris), qui devient alors obligatoire (hormis pour un salarié déjà couvert, CDD de moins de 3 mois, cotisation égale ou supérieure à 10 % de la rémunération…). Si vous disposez de faibles ressources, pensez à la complémentaire santé solidaire (CSS). Comme une mutuelle santé classique, elle rembourse vos frais de santé non pris en charge par l’Assurance maladie. En plus, elle vous exonère de la participation forfaitaire et des franchises médicales. En tant qu’étudiant de moins de 25 ans, vous pouvez en bénéficier si vous ne vivez pas sous le même toit que vos parents, que vous faites votre propre déclaration fiscale et que vous ne recevez pas de pension alimentaire déductible d’impôts. La CSS est gratuite ou à faible coût (8 € / mois pour les moins de 29 ans). Dernier conseil : le 100 % santé. Depuis 2021, si vous avez besoin de lunettes, de prothèses dentaires ou d’aides auditives, vous pouvez bénéficier du panier 100 % santé. Concrètement, tous les opticiens ou les chirurgiens-dentistes conventionnés doivent proposer des produits intégralement remboursés par l’Assurance maladie. N’hésitez pas à le demander aux professionnels, car l'information peut s'avérer peu visible.
Focus
Carnet de santé informatisé
Pour faciliter votre suivi médical, vous pouvez stocker des documents sur Mon Espace Santé. Vous alimentez votre compte avec des informations médicales (allergies, vaccinations…) et des documents (comptes rendus, analyses de biologie médicale…). Vous décidez quel médecin peut accéder à chaque information. Votre équipe médicale a également la possibilité d’y déposer des documents.