Interview Un moniteur d'équitation ne passe pas ses journées à cheval !

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Publié le 05-07-2012

En bref

  • Jocelyne est la plus ancienne monitrice de son centre équestre. Elle travaille avec Faustine, 21 ans, cavalière depuis son plus jeune âge qui enseigne l'équitation 18 heures par semaine. "Notre quotidien ne ressemble pas forcément à ce que vous imaginez", préviennent-elles. Découvrez-le... Interview.
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Un moniteur d'équitation ne passe pas ses journées à cheval ! Crédit : Pixabay

9 heures : premier cours pour Jocelyne. Une heure plus tard, elle retrouve Faustine, qui se prépare à son tour. Le temps d'un café, elles évoquent leur métier. “Souvent, nos élèves nous disent qu'elles veulent devenir monitrices d'équitation  ! Elles imaginent qu'elles passeront leurs journées à cheval. Autant vous le dire tout de suite : c'est faux !” s'exclame Jocelyne.

Jocelyne : Non, je ne suis pas forcément à cheval quand je donne un cours. Dans un manège, par exemple, c'est peu le cas. Surtout, nous avons beaucoup d'autres choses à faire en tant que monitrices : gérer les activités et la vie du club, l'accueil et les inscriptions, emmener les élèves en concours, vérifier les selleries, soigner les chevaux… Et encore, nous avons des palefreniers qui entretiennent les écuries, mais, dans certains clubs, ce sont les moniteurs qui s'en occupent.

Faustine : Oui ! Ma mère travaille dans un centre équestre et je suis cavalière depuis toute petite. Je montais sur un poney avant même de savoir marcher ! Au départ, je ne pensais pas en faire mon métier, je voulais être prof de sciences. Je suis allée en fac de bio, mais ça ne m'a pas plu. Mon objectif est désormais d'ouvrir un centre de formation équestre. Je vais essayer de suivre plusieurs cursus : un par correspondance dédié aux futurs directeurs et gérants de centres équestres, un DES d'instructeur, un DE dressage et CSO (concours de saut d'obstacles) et une formation d'assistant vétérinaire spécialisation équine.

Jocelyne : J'ai commencé l'équitation il y a quarante ans ! J'ai même monté le cheval d'Alain Delon dans La Tulipe noire. J'ai fait des études d'électronique, mais toujours avec le cheval en tête. J'ai donc finalement passé mes diplômes de monitorat puis d'instructorat pour travailler en centre équestre. Et aujourd'hui, je profite encore de mes congés pour participer à des compétitions !

Jocelyne : L'accident fait partie du sport. Il faut avoir le cheval qui correspond à ce qu'on fait et à son niveau, et être particulièrement attentif à ça quand on a affaire à des débutants.

Faustine : Je n'ai pas encore été assez confrontée à ça pour ne plus avoir peur. La première chute d'un de mes élèves m'a vraiment fait prendre conscience que monter à cheval peut aussi être dangereux. Depuis, je suis hyper stricte avec mes élèves pour qu'ils respectent bien les règles de sécurité !

Faustine : J'ai adoré voir la progression des élèves, ce qu'ils arrivaient à faire à la fin de l'année avec leur poney ! C'est très plaisant.

Jocelyne : C'est vrai qu'avoir des élèves qui deviennent moniteurs d'équitation ou qui font de la compétition, notamment en dressage ou en saut d'obstacles, c'est gratifiant ! J'ai notamment eu Éric Vigeanel comme élève, un cavalier professionnel français qui a participé aux Jeux olympiques,

Jocelyne : Non ! Il y a beaucoup d'inconvénients et le salaire n'est pas à la hauteur des sacrifices. Comme on donne des cours le week-end et le soir, ce n'est pas évident de gérer une vie de famille. C'est aussi difficile de continuer à monter pour son loisir et de participer aux compétitions… qui ont lieu le week-end ! D'ailleurs, beaucoup abandonnent très vite.

Faustine : Il faut le faire si on est attiré par l'enseignement, et non uniquement pour le cheval. Il ne faut pas le faire non plus pour monter, car après 4 ou 5 heures de cours par jour, on n'a plus envie du tout de repartir avec son cheval !

 

Propos recueillis en 2012.

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