Reportage Métiers du chien : la pension canine a la cote

La vente de chiens de race à des particuliers comme animaux de compagnie, ou à d'autres éleveurs pour des opérations de reproduction, attire beaucoup les jeunes. “Énormément de jeunes veulent faire de l'élevage canin. Il travaillent plus de 35 heures par semaine, n'ont pas de vacances, mais ils s'en moquent : ça fait partie des métiers passion !" confirme Anne-Marie Le Reuil, présidente du SNPCC (Syndicat national des professions du chien et du chat).

“L'élevage canin embauche plutôt en apprentissage. Or, comme les structures importantes proposent souvent des activités complémentaires, les jeunes sont finalement nombreux à travailler par la suite dans le domaine de la pension canine, en plein développement. C'est un secteur d'autant plus intéressant que les méthodes évoluent. On propose désormais davantage de services aux maîtres : on sort les chiens, on les toilette…” Bref, pour pouvoir vivre de ces métiers, il faut jouer la carte de la polyvalence.

Ouvrir un salon de toilettage, pourquoi pas ? Mais soyez prudent, beaucoup ferment rapidement…

“Le marché du toilettage, c'est entre 4000 et 5000 salons en France, pour environ 7000 salariés. Avec 20.000 €, on peut s'installer à son compte, ce qui représente un investissement faible par rapport à d'autres activités”, précise le président de l'Union nationale des centres de formation en toilettage.

“Le secteur se caractérise par un turn-over important, notamment parce que la profession est très féminine et que beaucoup de femmes ont des difficultés à gérer leur salon quand elles deviennent mères. Nous formons entre 200 et 300 personnes par an, mais nous restons attentifs au futur lieu d'implantation : une forte concurrence peut avoir de lourdes conséquences sur l'avenir d'un établissement. D'ailleurs, dans les campagnes, on trouve des toiletteurs itinérants !”

Mais la bonne nouvelle, c'est que la tendance actuelle est à l'embauche, ce que confirme le président de l'Union nationale des centres de formation en toilettage : “Un certain nombre de salons étoffent leur zone de chalandise et leur offre de prestations. Cela permet d'embaucher, alors qu'il y avait jusqu'ici peu de salariat.”

“Autant le savoir : réussir à gagner sa vie en tant qu'éducateur canin n'est pas évident”, assure Lydia Sinka, spécialiste de l'éducation canine et créatrice d'Acte-Chien. Là encore, la polyvalence est de mise, si bien que les éducateurs combinent souvent leur activité avec de la pension et des promenades.

“Beaucoup tentent l'aventure en tant qu'auto-entrepreneurs. Rien qu'au bois de Vincennes, j'en croise parfois une vingtaine par jour ! Mais se constituer une clientèle prend du temps. Il faut avoir mis assez d'argent de côté pour éviter les galères financières la première année.”

“Il n'y a pas tellement de salariat chez les éducateurs canins, mais certains sont tout de même embauchés par les collectivités locales. Par exemple, les agents cynophiles de sécurité sont de plus en plus recherchés pour des manifestations”, ajoute Anne-Marie Le Reuil.

Propos recueillis en 2012.