Témoignage Amaury, psychologue et préparateur mental, aide les sportifs à avoir un mental d’acier
En bref
- Après la victoire de Teddy Riner à Rio, vous avez peut être entendu parler de la psychologue Meriem Salma, la préparatrice mentale qui suit le judoka depuis ses 15 ans? La préparation mentale des sportifs peine à trouver sa place en France et en est encore à ses débuts dans le sport de haut niveau. Toutefois les mentalités évoluent et les formations se développent. Amaury, 28 ans, diplômé en psychologie, vient tout juste de fonder sa société de coaching à destination des sportifs de haut niveau.
Amaury s'est spécialisé dans la psychologie du sport pour pouvoir garder un pied dans le sport, sa passion. Le jeune homme de 28 ans, qui aime le contact et le relationnel avec les autres, apprécie aider les autres à rechercher performance et bien-être.
"J’ai découvert la psychologie en terminale S. Ma prof de philosophie m’a conseillé plusieurs ouvrages se souvient Amaury. J’ai d’abord commencé par la psychologie pour les nuls puis j’ai lu du Freud et du Moscovici, sur la psychologie sociale.
Ses lectures lui permettent de découvrir toutes les facettes de la psychologie. "La psychologie ce n’est pas juste s’allonger sur un divan ! C’est très varié et c’est cette richesse qui rend les études de psychologie particulièrement intéressante" souligne Amaury.
Préparateur mental : un métier à l’écoute des autres
Après un premier master en psychologie sociale de l’environnement, puis un second en psychologie sociale du sport et des loisirs, Amaury décide de préparer un diplôme universitaire (DU) en coaching et performance mentale à l’Université de Dijon. "Sur la trentaine d’élèves de la promo nous étions que deux ou trois issus d’un cursus en psychologie" se souvient Amaury.
Le métier de coach n’est en effet pas réservé aux psychologues, toutefois une formation en psychologie peut être un sérieux plus. Le métier de coach n’étant pas une profession réglementée, le titre de psychologue peut donc être un gage de qualité et de sérieux.
Amaury ne regrette pas ses études en psychologie sociale qui l’ont amené à réfléchir sur le groupe et l’individu au sein du groupe et lui ont appris à développer écoute de l’autre et respect de la confidentialité, qualités indispensables en tant que coach. "Il faut comprendre la personne et déceler la marge qui existe entre ce qu’elle pense et ce qu'elle dit réellement" souligne le psychologue.
La préparation mentale, à l'aide d'exercice, permet de travailler sur la concentration, la relaxation et la confiance en soi afin d'optimiser le potentiel de chacun. La méthode utilisée par le coaching ne cherche pas les causes, comme la psychothérapie, mais plutôt les solutions concrètes.
Le monde du sport ressemble à celui de l’entreprise
Passionné de sport Amaury ne s’interdit pas pour autant de mettre ses compétences à disposition du monde de l’entreprise. Le psychologue a d'ailleurs récemment passé six jours à former les salariés d’une entreprise de sa région qui a fait appel à lui après l'avoir découvert grâce à son site internet.
"Il n’y a parfois qu’un pas entre le monde du sport et celui de l'entreprise" remarque Amaury. Face aux questions d’efficacité, de gestion du stress, de recherche de motivation et d’esprit d’équipe que peuvent rencontrer aussi bien un grand sportif qu'un chef d'entreprise Amaury propose un accompagnement individuel ou en groupe.
Les premières années après la fac de psychologie peuvent être difficiles
Malgré ses missions auprès des gymnastes ou de l’équipe de basket d’Angers, l’activité d’Amaury peine à réellement démarrer. Le jeune homme ne parvient pas encore à en vivre et est obligé de faire de l’intérim à côté entre deux missions.
"Après les études, on n’est pas assez préparé à ce qui nous attend regrette le jeune homme. Tout est une histoire de réseau, surtout quand on monte sa boîte et que l'on souhaite décrocher des contrats. Il faut savoir se vendre, et moi je ne suis pas un bon commercial".
Amaury déplore le peu de débouchés de la filière qu’il a choisi "A la fac on nous prévient qu’il n’y a pas beaucoup de débouchés, mais on ne s’imagine pas que c’est à ce point. C'est d'autant plus vrai en psychologie sociale. En psychologie clinique il y a plus d’opportunités mais c’est souvent des petits contrats à temps partiels".