Actualité Aides-soignants : de nouvelles compétences professionnelles
En bref
- Les aides-soignants pourront bientôt accomplir plus d’actes de soins auprès des patients. Une manière de rendre plus attractif ce métier en pénurie.
Leurs difficiles conditions de travail auprès des patients et des personnes âgées ont été mises en lumière avec la crise sanitaire. Depuis, les aides-soignants ont bénéficié de mesures destinées à revaloriser leur profession. Objectif ? Fidéliser les professionnels en poste et susciter des vocations. Pourquoi pas vous ?
Des responsabilités accrues
Les étudiants se préparant à devenir aides-soignants bénéficient d’une formation plus longue, soit 12 mois au lieu de 10. La formation menant au diplôme d’État d’aide-soignant étant désormais reconnue de niveau baccalauréat contre un niveau CAP auparavant. Et pour cause. Leur responsabilité au sein de l’équipe médicale s’accroit. Ils vont être formés à accomplir des actes de soins jusqu’ici dévolus aux seuls infirmiers. Rappelons que ces derniers supervisent les aides-soignants au quotidien.
Pose et changement de masque pour l’aide à la respiration des patients en situation stable chronique, surveillance d’une personne sous moniteur à prise de constantes directes et automatiques, recueil aseptique d’urines hors sonde urinaire, lecture instantanée de données biologiques urinaires, renouvellement de poche, participation à l’animation d’un groupe à visée thérapeutique... Ces actes viennent se greffer à leurs missions existantes : surveillance de l’état, aide et soutien au patient, hygiène de son environnement.
Aides soignants : une rémunération en hausse
Dans les structures médico-sociales comme les établissements d’hébergement pour personnes âgées et dépendantes (EHPAD), certains de ces actes pourraient même être réalisés en autonomie. C’est-à-dire en dehors de la présence d’un infirmier. Mais toujours sous sa coordination. Et uniquement auprès de patients dont l’état est stabilisé. Bref, les aides-soignants gagnent en responsabilité. Leur salaire va-t-il suivre ?
Avec le Ségur de la santé qui s’est tenu en 2020 pour améliorer le fonctionnement des structures de santé et les conditions de travail, ils bénéficient déjà depuis peu d’une revalorisation salariale. Soit 228€ net par mois en début de carrière. Les professionnels travaillant avec les personnes âgées perçoivent en plus une prime grand-âge de 100€ net par mois. Dans la fonction publique, ils appartiennent maintenant à la catégorie B. Face à cette évolution des compétences des aides-soignants qui a notamment pour but le maintien à domicile des personnes âgées, le Syndicat national des Infirmières et Infirmiers libéraux (Sniil) exprime des réserves quant à la qualité des soins prodigués. Il faut dire que la dépendance constitue 60 % de l’activité des infirmiers libéraux. La crainte d’une concurrence de la part des aides-soignants est donc formulée. Que va donner cette réforme sur le terrain ? Il va falloir attendre un peu pour le savoir. Les premiers étudiants de cette formation rénovée sortiront diplômés à la fin de l'été.