Enquête L'E2C : un parcours individualisé pour s’insérer

Le parcours en école comprend toujours des remises à niveau en français, maths et en informatique. Certaines écoles proposent, en plus, des cours d'anglais, de philosophie, de connaissances du monde contemporain... « Il n'y a pas de cours au sens magistral du terme » explique Cyrille Cohas-Bogey. « Par exemple, s'il y a un projet de découverte d'une entreprise locale, il faudra déterminer le budget nécessaire pour cette sortie et donc travailler des notions de mathématiques, écrire des rapports où les stagiaires révisent leur français, etc. ».

En plus des cours de remise à niveau, vous pouvez suivre des ateliers. « Il s’agit d’ateliers sur la vie sociale, la vie professionnelle, la citoyenneté » explique Nathalie Royer, directrice de l’E2C de Bastia. « Par exemple, on va créer des mini entreprises, on propose des simulations d’entretiens d’embauche avec des entreprises partenaires, les stagiaires pratiquent du sport, on développe des projets culturels, on travaille aussi sur l’apprentissage du code de la route… ».

« On avait même des ateliers pendant lesquels nous fabriquions des objets » se souvient Léo, 19 ans, ancien stagiaire de l’E2C Bas Rhin.

La dimension professionnelle est très importante en E2C qui fonctionne sur le principe de l’alternance. « En moyenne nos stagiaires passent 50 % de leur temps en centre et 50 % de leur temps en stage » précise Nathalie Royer. Des stages d’observation aux stages d’application, vous pourrez découvrir de nombreux secteurs ou choisir de vous focaliser sur un métier qui vous passionne.

Dans les E2C, le monde du travail est toujours présent. Des professionnels de la région viennent présenter leur secteur et leurs métiers. Des préparations aux entretiens d'embauche et des visites d'entreprises sont organisées.

Comme dans n'importe quelle entreprise, la formation démarre par une période d'essai de quelques semaines. « Dans toutes les E2C, il y a une période d’intégration » explique Nathalie Royer. C’est le moment de montrer que vous êtes prêt à respecter le cadre de l’école. « Quand on intègre une E2C, on obtient le statut de stagiaire de la formation professionnelle et on signe un contrat dans lequel on s'engage à suivre les cours, à être présent. Pour intégrer une E2C il faut être motivé et prêt à respecter le cadre proposé » conseille Cyrille Cohas-Bogey, directeur du réseau E2C.

Les Écoles de la deuxième chance vous proposent d'effectuer plusieurs stages dans différentes entreprises. Comme pour la formation, les stages sont individualisés. « Par exemple un jeune qui n’a aucune expérience en entreprise ne sera pas « lâché » directement en entreprise » concède Nathalie Royer. « Il va d’abord découvrir ce milieu dans le cadre d’ateliers. Ensuite nous l’accompagnons dans sa recherche de stage ». Si vous avez déjà de l’expérience en entreprise, le stage est l’occasion de tester votre employabilité.

Dans la majorité des écoles, on vous demande de trouver vos stages. Mais si vous n'y arrivez pas, l'E2C est là pour vous aider. A Bastia, une chargée de relations aux entreprises est présente pour assister les stagiaires dans leur recherche. « Le but de l’E2C est de vous accompagner. On ne vous mettra pas en situation d’échec. L’objectif est que vous arriviez à être autonome dans la recherche de stage » détaille la directrice de l’E2C.

Au total, Léo a fait 6 stages au cours de son parcours à l’E2C Bas-Rhin. « Les trois premiers m’ont permis de découvrir des secteurs d’emploi car je ne savais pas du tout vers quoi je souhaitais me diriger. Mais à partir du 4e stage, j’ai trouvé ma voie dans le secteur du paysage et j’ai pu réaliser des stages plus longs, d’un mois chacun ».

La formation en E2C est gratuite et vous êtes rémunéré par la région, au titre de la formation professionnelle en fonction de votre âge et de votre expérience. La formation est de 35h par semaine. Il est possible d'entrer et de sortir d'une E2C tout au long de l'année. Selon les écoles, les entrées se font toutes les semaines ou tous les mois.

Le parcours suit, au plus près, vos besoins et votre projet professionnel. « Il y a un diagnostic réalisé à l'entrée en formation notamment sur le niveau de connaissances et de compétences du stagiaire » explique Cyrille Cohas-Bogey. « Le programme suivi par un stagiaire ne sera pas le même que celui d'un autre. Les tests de positionnement permettent de mettre en place un parcours individualisé en fonction du projet professionnel ».

Stagiaire en E2C depuis quelques mois, Ami Louise apprécie le soutien apporté par les formateurs. « L'école est là pour nous aider à nous insérer professionnellement mais pas que ! C’est aussi un accompagnement individuel, totalement personnalisé qui nous suit aussi sur des thématiques de la vie de tous les jours ». L’accompagnement se poursuit d’ailleurs après votre parcours en E2C. « A la fin du parcours, quelle que soit votre situation, nous continuons de vous accompagner et ce pendant 12 mois à l’issue de la sortie, en faisant des points réguliers sur vos éventuels besoins » précise Cyrille Cohas-Bogey.

A l’E2C de Bastia, le suivi se poursuit 24 mois après la fin de la formation. « Nous prenons contact régulièrement avec l’ancien stagiaire et nous l’accompagnons s’il a des besoins spécifiques. Il peut aussi revenir à l’école pour un 2e accompagnement si cela est nécessaire pour l’accomplissement de son projet. Nous l’assistons également pour des questions liées à sa santé, au logement, etc. » explique Nathalie Royer.

Plus de 60 % des jeunes sortis d’une E2C trouvent un emploi, une formation ou un contrat en alternance. À la fin de votre parcours, vous recevez un certificat qui valide votre niveau de compétences.

Léo a commencé à préparer un CAP agricole dans le secteur de la jardinerie et du paysage. « A l’E2C j’ai appris à envoyer mes candidatures de manière autonome. C’est ce que j’ai fait pour mon apprentissage. Ça été compliqué au début car je ne trouvais pas d’entreprises qui pouvaient me prendre. En période de crise sanitaire c’était plus difficile de rencontrer les patrons. Et finalement j’ai trouvé une entreprise qui a accepté de me prendre après un mois d’essai ».

Après plusieurs stages en boulangerie, Léo, 20 ans, a pu reprendre ses études. « J’ai validé un CAP en apprentissage dans une boulangerie où j’avais effectué un stage à l’E2C. Aujourd’hui, toujours dans cette entreprise, je prépare un bac pro ».