Actualité Service civique : un effet bénéfique sur l’insertion professionnelle des jeunes peu diplômés

Odile Gnanaprégassame Odile Gnanaprégassame
Publié le 26-04-2023

En bref

  • Destiné à promouvoir l’engagement des jeunes au sein de missions d’intérêt général, le service civique sert de tremplin professionnel pour les moins diplômés.
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Service civique : un effet bénéfique sur l’insertion professionnelle des jeunes peu diplômés Crédit : Kushagra Kevat - Unsplash

Rendre service à la collectivité et plus si affinités. Depuis sa création en 2010, plus de 600 000 jeunes se sont laissés séduire par le service civique. Il faut dire que cette mission reste perçue comme un atout sur le CV. À raison puisqu’elle facilite l’insertion professionnelle. Mais pas pour tous. C’est ce que démontre une enquête du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq) réalisée pour l’Agence du service civique et publiée fin mars.

Si l’on considère l’échantillon représentatif de cette enquête, il s’avère que 9 % des jeunes effectuent un service civique. Parmi eux figurent 15 % de non-diplômés, 51 % de diplômés du secondaire et 34 % de diplômés de l’enseignement supérieur.

Les jeunes ayant suivi une formation non ou faiblement professionnalisante accomplissent plus souvent une mission de service civique. C’est notamment le cas des bacheliers de la filière générale ou des étudiants sortants de licence générale. Ceux issus des formations professionnelles s’orientent moins vers le service civique, tous niveaux d’enseignement confondus.

L’enquête relève aussi que la catégorie socioprofessionnelle des parents joue un rôle prépondérant. Ainsi, les jeunes boursiers sur critères sociaux et ceux dont l’un des parents au moins est fonctionnaire réalisent plus souvent un service civique. Enfin, se trouvent surreprésentés les jeunes femmes et les jeunes issus de quartiers de la politique de la ville.

L’enquête du Céreq s’attache à comparer le devenir des jeunes aux mêmes profils selon qu’ils aient effectué un service civique ou non. Il apparaît que l’effet du dispositif varie selon l’âge du volontaire et le moment où il choisit d’effectuer sa mission d'intérêt général.

Le bénéfice d'un service civique pour les sortants du secondaire reste avéré. Ces derniers y viennent après une recherche d’emploi infructueuse. Il s’agit alors de se constituer une première expérience professionnelle et de prendre le temps de trouver sa voie. Cela fonctionne car ils s’insèrent mieux sur le marché du travail trois ans après leur sortie d’études que ceux ayant délaissé le service civique.

Fait notable, voire surprenant, cet effet d’aubaine n’atteint pas les diplômés de l’enseignement supérieur. Ce serait même le contraire. Alors que les sortants du secondaire évoquent comme motivation l’expérience professionnelle ou la perception d’un revenu, les diplômés du supérieur, bien qu’également concernés par ces préoccupations, se trouvent plus motivés par l’intérêt général. Mais pendant qu’ils s’évertuent à aider la collectivité, leurs homologues ayant renoncé au service civique s’installent plus vite dans leur carrière professionnelle.

 

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