1979-1989 : reconnaissance d'une identité "Information Jeunesse" et diversification des missions
En bref
- Fort de son succès, les nouveaux locaux du CIDJ offre un espace d'accueil qui favorise l’autonomie des jeunes dans leur recherche d’information.
- Le développement de Centres régionaux Information Jeunesse s'accentue à partir de 1980.
- Le CIDJ organise un colloque européen pour les Centres d’Information Jeunesse à Marly-le-Roi, en 1985.
1979, de l'architecture éphémère à l'affirmation de l'identité d'un lieu
En 1969, c’est dans un baraquement préfabriqué à l’angle de l’avenue Eiffel et de la rue Jean Rey que s’installe le CIDJ. L’espace y est restreint et réparti entre deux grandes salles, l’une destinée à l’accueil, l’autre à l’élaboration de la documentation et aux tâches de gestion.
L’accueil est informel : un grand comptoir réunit les informateurs qui distribuent les dossiers au gré des demandes. Le CIDJ se veut un point de rencontre où les jeunes viennent librement, dans un cadre qui ne ressemble en rien à l’administration.
En 1979, le CIDJ déménage à deux pas de ses premiers locaux. Construit par Anthony Béchu, le centre sportif Emile Anthoine* est constitué d’un vaste ensemble composé d’une piscine, de plusieurs salles de sport, d’un stade, de terrains de tennis et de basket, d’un restaurant administratif de la ville de Paris et des nouveaux locaux du CIDJ, qui sont inaugurés le 14 juin.
La nouvelle infrastructure est nécessaire compte tenu du succès de la fréquentation de la structure, qui a accueilli près de cinq millions de jeunes en dix ans. L’agrandissement de la surface disponible permet au CIDJ de devenir un guichet unique au service de la jeunesse en associant in situ d’autres organismes, devenant une véritable plaque tournante du monde associatif et institutionnel.
La topographie du hall entre 1981 et 1986 évolue, permettant de mettre en valeur les activités du CIDJ, et de faciliter l’accès à l’information. En la matière, l’ouverture de la salle de documentation en accès libre marque une étape importante, l’autonomie des jeunes étant privilégiée dans leur recherche de l’information.
*Athlète français à l’initiative de la création d’une épreuve olympique de marche
Consolidation d'une structure en devenir et développement d'un réseau Information Jeunesse
Après dix ans d’existence, l’heure est à la consolidation de la structure et à l’élargissement du réseau. Créé à l’origine pour des raisons politiques, le CIDJ a une vocation qui s’étend bien au-delà de la gestion de l’après mai 1968. La politique jeunesse continue son chemin, elle évolue. La jeunesse n’est plus conçue comme un public uniforme, mais comme une population hétérogène, disposant de chances inégales. De plus, on ne s’intéresse plus seulement à la jeunesse parisienne, mais également à celle des autres régions.
Le CIDJ s’efforce de relever les nouveaux défis de l’information et du service public rendu aux jeunes. Il devient un véritable carrefour d’intervenants spécialisés. Ses missions sont précisées : documenter d’abord, en répondant aux questions des jeunes et en les guidant vers les organismes spécialisés qui répondent aux besoins ; diffuser l’information ensuite, et cela, grâce à des publications comme ACTUEL-CIDJ, la création du CIDJ itinérant, décidée dès 1972, qui concrétise une volonté d’élargir le public au-delà des milieux étudiants et scolaires ou encore la constitution d’un réseau décentralisé d’information jeunesse, participant de l’aménagement et de l’égalité des territoires.
L’accroissement du réseau est significatif dans les années 1980. En 1980, on compte 16 centres d’information jeunesse régionaux, ils sont 25 en 1989. Dans la phase initiale de la constitution du réseau, le ministère choisit d’implanter des antennes du CIDJ, des CIJ (centres d’information jeunesse), dans les capitales régionales, en métropole et dans les départements d’Outre-mer.
Le CIDJ doit redéfinir son rôle par rapport à ces centres, de plus en plus autonomes, car ayant recourt aux financements régionaux, départementaux et municipaux. De structure pilote, il devient tête de réseau.
Le réseau s’est aussi considérablement densifié grâce aux relais locaux : les BIJ, les PIJ, aussi appelés Points J, installés auprès d’autres organismes ou dans les lycées.
Le CIDJ : pionnier de la construction européenne de la mobilité des jeunes
Le CIDJ, en proie à des difficultés internes, donne la priorité au développement du réseau français, mais il montre toutefois un intérêt pour la dimension internationale de l’information jeunesse. Après de timides débuts dans les années 1970, c’est Brigitte Cahen qui engage véritablement une action européenne en 1983.
Le CIDJ prend l’initiative d’organiser un colloque européen pour les centres d’information jeunesse à Marly-le-Roi, à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, en 1985. Cette même année, le premier « Répertoire des centres d’information pour la jeunesse en Europe occidentale » est publié.
En 1986, ERYICA (European youth information and counselling association) est créé et Brigitte Cahen en assure la présidence. Le secrétariat d’ERYICA est situé dans les locaux du CIDJ jusqu’en 2006. Cette agence européenne regroupe 16 organisations dans 9 pays et a pour mission d’intensifier les échanges européens et les programmes spécifiques de coopération.
Un an plus tard, le programme Erasmus est lancé.
En 2019, le CIDJ fête ses 50 ans au service des jeunes et de l'information jeunesse, découvrez notre rétrospective :
1969-1979 : naissance du CIDJ et d'une politique jeunesse
1979-1989 : reconnaissance d'une identité "Information Jeunesse" et diversification des missions
1989-1999 : la jeunesse évolue, le CIDJ aussi !
1999-2009 : l’Information Jeunesse face aux défis du numérique
2009-2019 : l’Information Jeunesse, un concept d'avant-garde en rénovation