Actualité Bâtiment : les entreprises en recherche de vocations
En bref
- Avec les départs en retraite et les chantiers de la rénovation énergétique, 400 000 postes sont à pourvoir d’ici 2030 dans le bâtiment. Face à cet enjeu, le secteur multiplie les efforts pour attirer et fidéliser les jeunes.
« Quand le bâtiment va, tout va ! », comme le veut l’adage. Or justement, tout ne va pas si bien dans le bâtiment. Le secteur ne doit pas seulement faire face à des défis ponctuels comme l’enchérissement du prix des matières premières, la hausse du coût de l’énergie ou les difficultés d'approvisionnement, il doit composer avec un manque chronique de recrues. En l’absence de renouvellement des effectifs, comment tenir le rythme des chantiers liés à la rénovation énergétique ? Sans bras, pas de contrats. Aussi, pour répondre à ces nouveaux besoins, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) et le Comité de concertation et de coordination de l’apprentissage du bâtiment et des travaux publics (CCCA-BTP) souhaitent donner un coup d’accélérateur à l’apprentissage dans les entreprises artisanales du bâtiment.
400 0000 emplois à pourvoir d’ici 2030
Le secteur du bâtiment demeure un secteur dynamique. Fort de 1,5 million d’actifs répartis principalement dans les TPE, ce secteur a réalisé en 2021 à près de 270 000 recrutements dont 22% de jeunes de moins de 25 ans et 87 000 apprentis. Ce n’est pas encore assez, car d’ici 2030, le secteur va enregistrer plus de 200 000 départs à la retraite qu’il faut combler pour assurer les chantiers liés à la rénovation énergétique et à la transition vers le bas carbone. Bref, c’est au total plus de 400 000 emplois qui sont à pouvoir dans ce secteur. Comme le précise Jean-Chistophe Repon, président de la Capeb, « au cours des 3 prochaines décennies, 90% des logements devront être rénovés pour être moins énergivores », ce qui représente 700 000 à 1 million de logements à rénover sur le plan thermique, tous les ans pendant les trente prochaines années.
C’est dire le challenge que les entreprises artisanales du bâtiment doivent relever. Conscient du peu d’attractivité du secteur, la Capeb entend remédier à ce déficit d’image et susciter des vocations en publiant un livre blanc.
Employeurs et jeunes ont des attentes communes qu’il faut valoriser
Intitulé « un duo gagnant », ce livre blanc est l’opportunité pour la Capeb et le CCCA-BTP de « faire prendre conscience aux entreprises (du bâtiment) comme aux jeunes qu’ils ont beaucoup en commun » et surtout que les uns et les autres « ont tout à gagner à conjuguer leurs talents ».
Les entreprises artisanales du bâtiment répondent en premier lieu aux aspirations et attentes professionnelles, sociétales et personnelles des jeunes. Elles permettent d’exercer un métier écologiquement utile (dans de nombreux domaines et à divers niveaux de responsabilité), correctement payé et le plus souvent en CDI dans des entreprises de proximité, innovantes, de petite taille et soucieuses de leurs salariés.
En retour, les TPE du bâtiment ont besoin de rajeunir leurs effectifs en faisant appel à de nouvelles compétences (numériques, RSE..) tout en cherchant à embaucher des profils audacieux et ingénieux pour gagner en efficacité.
Selon la Capeb et le CCCA-BTP, les entreprises artisanales du bâtiment et la génération Z ont tout pour s'entendre. Une réalité que rappelle J.C. Repon : « Il faut affirmer toujours et encore cette fierté d'appartenir aux métiers de l'artisanat du bâtiment, revendiquer que l'on a de belles carrières à faire en étant artisan, que l'on peut être épanoui dans sa vie de famille, avoir la qualité de vie que les jeunes recherchent. »
Une nouvelle campagne nationale en faveur du bâtiment vient soutenir la publication de cet ouvrage qui espère convaincre, selon les voeux de la Capeb et de CCCA-BTP, la jeune génération que « vivre la construction c’est encore mieux ». En cette période d'orientation, pour tous ceux qui sont en recherche d'inspiration, c'est sans doute une idée à creuser.
Pour en savoir plus sur les métiers du bâtiment, consultez les fiches métiers du CIDJ.