Actualité Le Royaume-Uni teste la semaine de 4 jours

Josée Lesparre Josée Lesparre
Publié le 16-06-2022

En bref

  • Depuis le 1er juin, une soixantaine d’entreprises outre-Manche testent la semaine de 4 jours sans perte de salaire. L’expérience vise à tester les avantages de ce nouveau rythme de travail sur la productivité, le bien-être des salariés et l’économie anglaise.
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Le Royaume-Uni teste la semaine de 4 jours Crédit : Arthur Edelmans / Unsplash

Travailler un jour de moins pour un volume de production et un salaire inchangés, telle est l’expérience qui est lancée depuis le début du mois auprès de 3 300 salariés anglais employés dans des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs. Concrètement, ils auront des journées de travail plus longues en contrepartie d’un week-end de trois jours.

Dans un monde du travail profondément transformé par la Covid-19, l’objectif de cette expérience est double. Il s’agit autant de vérifier l’hypothèse selon laquelle on peut être aussi productif en moins de temps que de rendre plus attractifs des secteurs en tension, comme l’hôtellerie-restauration. Avec un taux de chômage au plus bas depuis 50 ans, le Royaume-Uni se caractérise par un nombre record d’emplois non pourvus (1,3 million). Si le test s’avère concluant, il pourrait déboucher sur un projet de loi actant officiellement le principe.

Ce test à grande échelle est le plus grand du genre jamais mené, selon le quotidien anglais The Guardian. Il est coordonné par 4 Day Week Global, une ONG à but non lucratif favorable à la semaine de 4 jours, qui s’est associée pour l’analyse des résultats au groupe de réflexion Autonomy et à des chercheurs en sciences sociales des universités de Cambridge, Oxford et du Boston College.

Joe O’Connor, responsable du programme 4 Day Week, affirme que la semaine de 4 jours est une évolution inévitable tout en se félicitant de sa généralisation : « 2022 sera l’année d’un nouvel avenir audacieux du travail ».

L’Angleterre n’est pas le premier pays à tester la semaine raccourcie. Depuis la crise sanitaire, la semaine de 4 jours fait de plus en plus d’émules en Europe. En janvier 2022, l’Espagne lançait une expérimentation auprès de 200 entreprises. Un mois plus tard, c’était au tour de la Belgique de proposer aux personnes qui le souhaitaient une semaine de travail plus courte. Entre 2015 et 2019, l’Islande testait avec succès l’impact de la semaine de 4 jours auprès de 2 500 salariés du secteur public et, aujourd’hui, près de 90% de la population islandaise a réduit son temps de travail.

En France, 5% des entreprises seulement (à l’image de LDLC, entreprise spécialisée dans la vente d’équipements informatiques) ont adopté la semaine de 4 jours. Pourtant, le présentiel depuis la crise sanitaire semble une idée « has been ». De nombreux salariés souhaiteraient en effet gérer plus souplement leur temps libre et leur charge de travail, notamment en la lissant sur 4 jours. 64% des salariés y seraient favorables selon l’étude Workforce view d’ADP. C’est 4 points de plus qu’en 2019 (60%).

Alors, à quand le test de la semaine de 4 jours en France ?

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