Conseils Comment trouver un emploi au Canada : les pistes à suivre

Odile Gnanaprégassame Odile Gnanaprégassame
Publié le 07-12-2022

En bref

  • Pour trouver un emploi au Canada, il faut procéder comme en France… À quelques détails près ! On vous explique où trouver les offres et comment identifier les perspectives d’emplois selon le métier que vous visez.
trouver-offres-emplois-canada.jpg
Comment trouver un emploi au Canada : les pistes à suivre Crédit : Unsplash

Vous avez envie de vivre une expérience professionnelle au Canada ? En tant que travailleur étranger, vous devez connaître les conditions d’embauche en vigueur afin d’ajuster au mieux votre projet en fonction de votre profil. Recherchez ensuite les informations spécifiques à votre métier et organisez votre recherche d’emploi via les sites dédiés.

Savez-vous ce qu’est un physiothérapeute au Canada ? Vous donnez votre langue au chat ? Et bien il s’agit d’un kinésithérapeute. Et un technologue ? Un technicien. Lorsque vous cherchez un emploi au Canada, « la première étape consiste à trouver le nom exact de la profession que vous exercez », indique Marie Martins Semedo, spécialiste en acquisition de talents chez GoRH, un cabinet de recrutement québécois. Toutes les appellations de métiers ne diffèrent pas des nôtres, cependant le vocabulaire pourrait quelque peu vous perturber. Une fois votre métier défini, vous pouvez entrer dans le vif du sujet et identifier les conditions pour y accéder. Le service national de l’emploi au Canada, Guichet-Emplois, constitue une première source d’informations incontournable.

Si chaque offre publiée sur Guichet-Emplois peut être pourvue par un travailleur étranger, la réalité s’avère plus complexe. Le site rassemble des offres d’emplois émanant de jobboards canadiens ou directement déposées par les entreprises. Dans ce dernier cas, les annonces précisent clairement qui peut postuler, comme indiqué ci-après.

emploi-canada

offres-emploi-canada

Quelques explications s’imposent. Dans le premier cas de figure, seuls les citoyens canadiens et les résidents permanents (étrangers ayant immigré de manière permanente via un programme d’immigration) peuvent postuler, ainsi que les titulaires d’un permis de travail temporaire déjà au Canada par le biais du Programme Vacances Travail par exemple ouvert aux Français de 18 à 35 ans ou du programme des travailleurs étrangers temporaires.

Les employeurs qui ne trouvent pas de candidats parmi la population locale peuvent recruter des travailleurs étrangers de manière temporaire. Vous trouverez les offres dans la rubrique dédiée sur Guichet-Emplois. Elle recense actuellement plus de 4 000 offres qui peuvent s’adresser aux travailleurs temporaires étrangers déjà sur place (ils ont la possibilité de changer d’emploi et de modifier leur permis) ou à ceux qui sont encore à l’extérieur du Canada.

Si vous souhaitez afficher uniquement les offres ouvertes candidats qui ne sont pas dans le territoire canadien, il existe une rubrique spécifique.

Dans le deuxième cas de figure, l’offre d’emploi est aussi accessible aux personnes ne disposant pas d’un permis de travail. Ce qui signifie que postuler à cette offre (et être recruté pour le poste) leur permettrait d’en obtenir un.

En dehors du service national de l’emploi, les organismes des provinces et territoires canadiens ainsi que les sites emplois locaux vous aideront dans votre recherche (voir encadré ci-dessous).

D’autres ressources existent pour trouver un emploi dans le pays à la feuille d’érable. Sachez que Pôle emploi International recense des offres au Canada. Les demandeurs d’emploi inscrits peuvent même bénéficier d’un accompagnement dans leur projet. Enfin, n’hésitez pas à vous rapprochez-vous de la chambre de commerce et d’industrie française au Canada pour connaître les entreprises françaises présentes sur place.

Focus

- Sites emplois canadiens :

Jobboards : www.monster.ca , www.workopolis.com/fr , https://ca.jooble.org , www.eluta.ca , www.jobboom.com/fr , https://emplois.ca.indeed.com , https://www.kijiji.ca (section Emplois)

Alberta : www.albertajobs.com , https://alis.alberta.ca/occinfo/offres-d-emploi-en-alberta ,

Colombie-Britannique : www.bcjobs.com , www.workbc.ca ,

Nouveau-Brunswick : www.emploisnb.ca ,

Ontario : https://emploi-job.ca/liste-de-nos-emplois ,

Québec : www.quebecemploi.gouv.qc.ca/plateforme-emploi , https://placeauxjeunes.qc.ca (18-35 ans) , https://recrutementsantequebec.ca , www.quebecentete.com/travailler-a-quebec#job-offers , www.montrealinternational.com/fr/travailler , https://talentmontreal.com ,

Saskatchewan : www.saskjobs.ca , www.healthcareersinsask.ca (emplois dans la santé)

- Salons spécialisés :

Destination Canada Forum Mobilité : chaque année, le gouvernement du Canada organise un salon d’information ainsi qu’un forum de recrutement à Paris.

Journées Québec France : Pôle emploi international et le Québec organisent un forum emploi rassemblant des entreprises qui recrutent.

« Avant d’envisager de travailler au Canada, vous devez avoir conscience que 20 % des professions nécessitent une autorisation pour exercer », signale Marie Martins Semedo. Vérifiez si votre métier est régi par un ordre professionnel en consultant le Centre d’information canadien sur les diplômes internationaux. En renseignant le nom de la profession recherchée vous arrivez sur une page vous indiquant quelles provinces imposent une réglementation ainsi que le nom des organismes à contacter. Attendez-vous à des procédures longues et coûteuses. Bien souvent, il faudra au minimum effectuer des stages ou des formations complémentaires selon votre expérience et votre profil. En plus, le permis d’exercer délivré n’est pas automatiquement valable dans les autres provinces…

Vous l’aurez compris, exercer une profession réglementée n’est raisonnablement envisageable que lorsque vous immigrez de manière permanente. Au moins sur plusieurs années. Un permis de travail temporaire, via un PVT de deux ans par exemple, ne saurait suffire pour vous lancer dans de telles procédures.

Cependant, il existe des arrangements de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles (ARM) entre certaines provinces ou certains ordres professionnels et la France pour faciliter la reconnaissance des qualifications. L’Entente France-Québec porte par exemple sur près de 80 métiers.

Pour vous renseigner sur les métiers au Canada, servez-vous également de la classification nationale des professions (CNP) qui répertorie les professions selon 8 niveaux de compétences et 10 grandes catégories professionnelles (la CNP a été mise à jour, pensez à bien sélectionner « CNP 2021 version 1.0 »).

Outil très utile car il permet d’obtenir un descriptif précis des tâches effectuées par métier pour mieux vous y retrouver. Souvenez-vous, les titres de métiers ne correspondent pas forcément aux mêmes en France. Par ailleurs, le code CNP à 5 chiffres attribué à chaque métier peut déterminer à quel type de permis de travail ou à quel programme d’immigration vous pouvez prétendre.

Focus

5 choses à savoir sur le CV canadien

•    N’intégrez pas de photo ou d’informations personnelles.

•    Pensez à indiquer l’équivalent canadien de vos diplômes français.

•    Rédigez-le en anglais ou en français en fonction de la langue dans laquelle l’offre d’emploi est rédigée.

•    Le CV doit vous ressembler, faites-le relire par vos proches pour recueillir leur avis.

•    Joignez-y une lettre de motivation.

Santé, assistance sociale, construction, commerce de détail, hébergement, restauration, fabrication… De très nombreux secteurs d’activités subissent une pénurie de main d’œuvre depuis plusieurs années au Canada. À condition de satisfaire aux exigences de qualifications et aux conditions d’accès, cela peut constituer une opportunité pour vous.

Sur Guichet-Emplois vous pouvez consulter les perspectives d’emploi sur 3 ans par province pour chaque profession. Des données actualisées chaque année. Les offres d’emploi par métier figurent directement dans cette source. Plutôt pratique.

Enfin, pensez à mettre en place une Alerte-Emploi pour ne rater aucune opportunité.

Focus

3 conseils avant d’envisager un projet au Canada, selon Claire Arenales del Campo, responsable d’équipe mobilité internationale chez Pôle emploi international :

Pensez aux provinces autres que le Québec

La Belle Province attire naturellement les Français en raison de sa proximité linguistique. Et aussi des facilités pour certains métiers avec l’Entente France-Québec. Au risque de créer une concurrence à laquelle on ne s’attend pas… Soyez un peu stratège et ciblez d’autres provinces. Ne serait-ce que pour entrer dans le pays et acquérir une première expérience qui permettra ensuite de demander une résidence permanente ou d’obtenir un nouveau permis de travail dans une autre province.

Ne négligez pas vos compétences en anglais

De nombreuses offres d’emploi nécessitent d’être bilingue en anglais. Y compris au Québec. Les employeurs privilégieront un candidat compétent dans la langue de Shakespeare. Il ne faut pas s’imaginer que toutes les portes vont s’ouvrir avec la seule maîtrise du français.

N’oubliez pas l’aspect financier et les délais parfois longs

Un projet d’installation temporaire ou permanente au Canada ne se réalise pas du jour au lendemain ! Les délais entre une demande pour un permis de travail ou un programme d’immigration peuvent être longs. Et les procédures engendrent des frais (dossier, permis de travail…). Si vous effectuez plusieurs demandes simultanément dans divers programmes pour augmenter vos chances de pouvoir partir, le coût peut vite grimper.

Passionné par le monde artistique et acrobatique, Basile Hermann Philippe a 18 ans, et son bac en poche, lorsqu'il décide de passer des auditions pour intégrer une école de cirque. Après différents essais, il décroche une place pour rejoindre la célèbre École nationale de cirque de Montréal. Parti pour trois ans d'études, Basile vit son expérience à fond et finira par rester près de sept ans au Québec. En savoir plus
 

Ecoutez son histoire

Nous rencontrer Nous rencontrer

Le réseau Info jeunes est accessible à tous les publics (collégiens, lycéens, étudiants, salariés, demandeurs d'emploi...) mais aussi à leurs parents, à leurs enseignants et à tous les travailleurs sociaux. L'accès est libre et gratuit.