Reportage Mon métier de cascadeur
En bref
- Cidj.com est allé à la rencontre de Gaël Guigno-Mikicic, cascadeur depuis 14 ans au parc Astérix. Après la répétition du spectacle "Gaulois-Romains : le match", il a accepté de nous parler de son métier. Pour être cascadeur de spectacle, il faut avoir une bonne condition physique, être vigilant et surtout être passionné !
Saltos, combats, torches humaines, pilotage ou encore sauts en hauteur. Qu’il se pratique au cinéma ou dans des spectacles, le métier de cascadeur fait souvent rêver les amateurs de sensations fortes. Et pourtant, pour l’exercer, il ne faut pas être casse-cou, bien au contraire. « Pour faire ce métier il faut être très attentif et vigilant pour ne pas blesser ses coéquipiers et ne pas se blesser soi-même » explique Gaël Guigno-Mikicic, cascadeur au Parc Astérix.
Etre cascadeur : passer par une école ?
On ne devient pas cascadeur sur un coup de tête. Selon Gaël Guigno-Mikicic, pour devenir cascadeur, « vous devez avoir un parcours gymnique, acrobatique ou dans les arts martiaux ». Certains professionnels sont acteurs et choisissent de se former à la cascade pour les réaliser eux-mêmes sur les tournages de films.
Pour vous former vous pouvez passer par une école de cascade. Mais ce n’est pas une obligation. Selon Gaël Guigno-Mikicic, « on apprend beaucoup sur le tas. A l’époque où j’ai commencé, les écoles étaient critiquées ». Pourtant, ce professionnel décide tout de même de se diriger vers un établissement de formation qui va lui ouvrir les portes du parc Astérix. « Ça m’a permis d’accéder au casting du parc. Quand je suis sortie de l’école tout s’est enchainé. J’ai envoyé ma lettre de candidature au parc et j’ai été reçu ».
Pour être opérationnel sur les spectacles, il a suivi une formation supplémentaire sur son lieu de travail. « Quand j’ai commencé sur le parc j’ai eu une formation qui consistait en une grosse préparation physique, avec l’apprentissage de la cascade sur les lieux de spectacle ».
A en croire Gaël Guigno-Mikicic, « les écoles sont moins boudées aujourd’hui ». Mais attention tout de même à celles qui proposent monts et merveilles. « Surtout renseignez-vous bien et regardez les avis pour ne pas tomber sur de mauvaises écoles ». D’après le cascadeur, certains établissements de formation ne sont pas sérieux. « Ils envoient trop les élèves à la dangerosité ». Alors pour bien se renseigner « n’hésitez pas à vous rendre sur les sites des écoles qui détaillent les programmes et la durée de la formation. Les écoles qui proposent des journées de tournage à gogo, souvent c’est faux ».
Cascadeur, un métier qui recrute ?
Le secteur de la cascade est assez fermé, qu’il s’agisse de cascades de cinéma ou de spectacles. Les débouchés sont peu nombreux. Pour autant, Gaël Guigno-Mikicic le rappelle « il ne faut pas se décourager si on sent qu’on est fait pour ce métier ». Pour lui, il est très important de « ne pas se laisser influencer par ceux qui pensent que ce n’est pas un métier. Aujourd’hui ça fait 14 ans que je pratique ce métier, donc il ne faut pas hésiter à s’investir, parce que c’est tout à fait possible d’y arriver ».
Pour être cascadeur, soyez passionné !
Dans l’idéal, pour devenir cascadeur vous devez avoir un parcours gymnique, acrobatique ou dans les arts martiaux pour posséder des techniques qui vous seront indispensables dans la pratique du métier.
Vous devez être prêt à vous investir à 100% dans cette activité. « Pour être prêt à s’investir dans ce métier il faut bien sûr être passionné » explique Gaël Guigno-Mikicic. « Personnellement je travaille dans le spectacle et ce n’est pas comme dans le cinéma où l’on peut faire plusieurs prises. Dans le spectacle il faut être à 100% dans ce qu’on fait durant tout le temps de la représentation. On doit se pousser à 200% même si on est un peu fatigué ».
Casse-cou, passez votre chemin
Pour être un bon cascadeur vous ne devez pas être prêt à tous les dangers, mais toujours mesurer les risques que vous prenez. Vous devez constamment faire preuve de vigilance pour éviter de vous blesser, ou de blesser vos coéquipiers.
« En étant cascadeur, on met en jeu beaucoup de choses, on prend des risques personnellement » explique Gaël Guigno-Mikicic. « Mais pour faire ce métier correctement il faut être très attentif pour ne pas blesser ses coéquipiers et ne pas se blesser soi-même parce que notre corps est notre outil de travail ».
Comme la plupart des métiers dits « de l’extrême » les risques dus à la pratique sont calculés et tout est mis en œuvre pour qu’il n’y ait pas de mise en danger des professionnels.
Se former pendant sa carrière
Quand on se lance tout juste dans un métier, difficile de penser déjà à « l’après ». Et pourtant. En tant que cascadeur vous devez très tôt envisager la fin de votre carrière pour pouvoir évoluer professionnellement le jour où vous ne pourrez plus effectuer de cascades. « J’espère pouvoir faire ce métier le plus longtemps possible mais si mon corps me dit stop, il faudra que j’arrête et que je cherche autre chose à faire » explique Gaël Guigno-Mikicic. « C’est important de prévoir l’avenir et de se former à d’autres choses pendant que l’on travaille ». Pour le jeune cascadeur, la reconversion se fera sûrement vers davantage de comédie, si possible toujours au sein du parc.
Propos recueillis en 2017