Conseils Comment devenir intermittent quand on est artiste du spectacle

Isabelle Fagotat Isabelle Fagotat
Publié le 04-09-2015

En bref

  • Le statut d’intermittent a été conçu pour les personnes travaillant dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel et du spectacle vivant. Pour les artistes, être intermittent signifie percevoir des revenus réguliers pour vivre et développer leur projet artistique. Mais cela implique un effort sans relâche pour obtenir les heures ou "cachets" nécessaires à l’obtention et au renouvellement du précieux sésame.
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Artiste du spectacle : devenir intermittent Crédit : Vincent Muteau - Collectif Be Fest

Pour devenir intermittent, un artiste doit justifier de 507 heures de travail sur une période de 12 mois de travail, et son emploi doit relever de son activité artistique. À chaque fin de contrat, il reçoit une attestation employeur (AEM) ou une déclaration du Guso, le Guichet unique du spectacle occasionnel (qui permet aux associations et aux particuliers de faire intervenir et de rémunérer ponctuellement des artistes). Ces documents précisent le nombre d’heures ou de « cachets » effectués par l’artiste.
S’il obtient le statut d'intermittent du spectacle, il perçoit, quand il ne travaille pas, une allocation journalière calculée (entre autres) sur la base de son ancien salaire.

Mais à l’heure de la réduction des budgets et subventions des festivals et des salles de spectacles, les artistes doivent souvent démarcher tout azimut pour décrocher des contrats. « Il faut contacter un maximum de structures, tant publiques que privées : municipalités, comités des fêtes, discothèques, agences événementielles, entreprises… Cela implique un gros travail de communication et un démarchage quasi commercial qui sous-entend faire de la pub, relancer les gens, leur envoyer un mail à l’occasion d’une nouveauté (spectacle, costume…) », rappelle Nathalie Lages, échassière, jongleuse de feu et cofondatrice de la compagnie Arawak Crew. Pour obtenir un maximum de cachets, il ne faut pas non plus hésiter à accepter des jobs plus alimentaires, comme un doublage voix-off, une figuration, du maquillage pour enfants…

Car pour obtenir le statut, certains artistes ont une autre activité qui relève aussi du régime des intermittents. « La majeure partie de mes heures, je les obtiens grâce à des emplois de technicien, quand je travaille pour des sociétés de location de matériel scénique ou de production de spectacles.
Mes cachets de DJ ne suffiraient pas à obtenir le statut », souligne Xplct du collectif toulousain Difuzion. Mais cette formule est possible uniquement avec des emplois relevant du régime des intermittents : une activité de serveur ou de masseur par exemple, ou une activité exercée en tant qu’auto entrepreneur ne peut pas être comptabilisée dans le calcul pour l’obtention du statut.

Pour autant, de plus en plus d’artistes cherchent à se diversifier pour avoir un complément de revenu ou dans l’optique d’une reconversion. D’ailleurs l’Afdas (Assurance formation des activités du spectacle), qui finance les formations professionnelles des intermittents, a ouvert en janvier 2015 un service de conseils en évolution professionnelle pour les accompagner.
« Beaucoup d’artistes veulent par exemple travailler dans le secteur du bien-être. Nous les aidons dans le développement de leur projet en les invitant dans un premier temps à se documenter et à interviewer des professionnels pour savoir s’il y a de l’emploi dans le domaine, connaître les statuts possibles, etc. », explique Jean-Yves Boitard, directeur du département des intermittents du spectacle à l’Afdas. D’autres s’orientent vers le coaching et proposent des formations sur la prise de parole en public ou les techniques de respiration. Mais rares sont ceux qui parviennent à avoir deux activités tout en conservant leur statut d’intermittent.

Pour obtenir le statut, il faut avoir travaillé au moins 507 heures sur une période de référence de 12 mois précédant la fin de son dernier contrat.
En cas de rémunération au « cachet » ou au forfait, Pôle emploi comptabilise 12 heures de travail.
Il existe cependant une clause de rattrapage qui permet à un intermittent justifiant d'au moins 5 ans d'ancienneté de bénéficier de 6 mois d’indemnisation même s'il ne cumule pas 507 heures de travail.
 

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