Archive Les élèves et les étudiants face au reconfinement

Marine Ilario Marine Ilario
Publié le 29-10-2020

En bref

  • Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé le 29 octobre le reconfinement national jusqu'au 1er décembre en raison de l'accélération de l'épidémie de Covid-19. Parmi ces annonces, les écoles, collèges et lycées continuent d'accueillir les élèves, alors que les établissements d'enseignement supérieur ferment leurs portes. Entre inquiétude, incompréhension et acceptation, cidj.com vous a donné la parole.
Crédit : Li Lin - Unsplash

« Les facultés et les établissements d'enseignement supérieur devront fermer leurs portes ». L'annonce est tombée jeudi 29 octobre dans la soirée. Emmanuel Macron a détaillé les conditions du reconfinement pour les élèves et les étudiants. Alors que les écoles, collèges et lycées restent ouverts, les établissements d'enseignement supérieur ne peuvent plus accueillir les étudiants en présentiel.

« Je ressens un mélange de stress et de fatalité ». Pour Alice, étudiante en 2e année de droit, le reconfinement, annoncé par Emmanuel Macron le 29 octobre, n'est pas si surprenant. « Je m'y attendais un peu. Dans ma promotion, nous sommes 500 étudiants et cela fait déjà un mois que je suis tous mes cours en visioconférence ». Certains établissements d'enseignement supérieur étaient déjà préparés aux cours à distance puisque depuis le 6 octobre, ceux situés en zone d'alerte renforcée et en zone d'alerte maximale, devaient réduire leur capacité d'accueil à 50 % dans les espaces d'enseignement, de restauration et les bibliothèques universitaires.

Axelle, étudiante à Sciences Po Lyon, concède que les changements seront peu nombreux. « Nous suivions déjà une grosse partie de nos cours à distance. Ce qui va surtout changer, ce sont les conférences de méthode (équivalent des TD, ndlr) que nous suivions en présentiel et les exposés de présentation. Mais pour le moment, nous ne savons pas quelle organisation va se mettre en place ».

Alice ne cache pas son inquiétude. « Je stresse beaucoup parce que j'ai du mal à travailler de chez moi. Jusqu'à présent, malgré les cours à distance, je révisais à la bibliothèque. Cela me permettait d'être bien concentrée et de distinguer mon "chez moi", qui est un espace de détente, de la fac, le lieu où j'étudie ». Avec un accès limité aux bibliothèques universitaires, la jeune étudiante n'aura sûrement pas beaucoup le choix. « Ce qui est difficile pour moi, c'est que je suis arrivée dans cette fac cette année. Je n'ai pas eu le temps de me sociabiliser et maintenant je me retrouve à travailler vraiment toute seule ».

A l'approche des partiels, les premières angoisses surgissent. « J'ai peur des problèmes techniques, notamment de réseau, qui peuvent survenir pendant les épreuves ou au moment où nous devrons rendre un devoir. J'espère que les professeurs seront un peu indulgents ».

Même si elle regrette de ne plus pouvoir aller en cours, Axelle relativise. « Depuis le couvre-feu je n'avais plus de vie étudiante en dehors des cours. Je pense que ces mesures sont nécessaires pour tenter de bloquer le virus ».

« Je me sens un peu partagée » nous confie Lola, élève en 4e. « Je pense que c'est une bonne chose, surtout pour les parents qui ne peuvent pas télétravailler ou rester à la maison pour garder leurs enfants. Mais d'un autre côté, je me sens déçue de cette décision car elle ne nous protège pas suffisamment ». Même si, au collège, les élèves gardent le masque toute la journée, « en classe nous sommes près de 30 » explique Bastien élève en 5e. « Et à la cantine, bien sûr on ne porte pas le masque, mais en plus nous sommes très nombreux et nous ne pouvons pas respecter les distanciations physiques ».

Une incohérence, mal vécu par les élèves. « J'ai peur qu'on ne voit pas d'effets rapidement en continuant à nous exposer au virus en allant au collège » s'inquiète Lola. « Peut-être que l'on aurait pu faire comme lors du déconfinement : on laisse aller au collège uniquement les élèves dont les parents ne peuvent pas être présents à la maison. Pour les autres, les cours à distance devraient être privilégiés ». Bastien aussi s'étonne de voir tous les élèves du primaire au lycée, logés à la même enseigne. « Je me dis que lorsqu'on est lycéen, on n'a pas besoin d'être "gardé" par ses parents ».

Vendredi 30 octobre, le Premier ministre Jean Castex a apporté quelques précisions sur les modalités du reconfinement. Si les établissements d'enseignement supérieur ne peuvent plus accueillir leurs étudiants, une exception a été permise pour les travaux pratiques et les enseignements pro qui nécessitent du matériel spécifique. Ces enseignements pourront alors se poursuivre en présentiel.

Autre précision : les bibliothèques universitaires ne ferment pas, mais leur accès ne pourra se faire que sur rendez-vous. Les restaurants universitaires n'accueilleront plus les étudiants. Pour autant, ils continueront de fonctionner sur le principe de la vente à emporter.

Enfin, les étudiants qui suivent des cours dispensés dans les lycées (prépas, BTS) pourront continuer à aller en cours et les modalités de passage des examens et concours ne devraient pas être changées et se tenir en présentiel.

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