Actualité Bourses et prêts étudiants en Europe : les pays scandinaves en tête, la France pas si mal placée
En bref
- En matière d’aides financières pour les études, les pays scandinaves se montrent les plus généreux. Chez nous, les bourses sociales ne semblent pas suffisantes, malgré une revalorisation à la rentrée 2022.
S’engager dans des études supérieures coûte plus ou moins cher selon les pays européens. Aux frais de scolarité s’ajoutent les dépenses du quotidien : logement, alimentation, matériel… Certains étudiants s’en sortent difficilement. Au point de renoncer parfois à poursuivre leur cursus. Bien souvent il faut régler des frais de scolarité et les aides financières sont conditionnées à des critères restrictifs. D’après un rapport de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (Eurydice), le Danemark, la Suède, la Norvège et la Finlande demeurent les pays qui apportent le plus de soutien financier, d’autres, comme la France, ont encore des progrès à faire.
Les pays scandinaves chouchoutent leurs étudiants
La Scandinavie investit beaucoup pour ses étudiants. Ces derniers ne paient pas de frais de scolarité au Danemark, en Finlande, en Suède et en Norvège. Fait marquant, le nombre de boursiers dans ces pays est élevé par rapport au reste de l’UE. D’un montant non négligeable, ces bourses sont distribuées de manière universelle. Tout étudiant peut y prétendre donc. Au Danemark, par exemple, 92 % des étudiants en premier cycle et 77 % de second cycle perçoivent une bourse d’un montant mensuel de 130 à 361 euros sur 12 mois (soit 4 332 euros maximum par an) s’ils vivent chez leurs parents ou de 839 euros (10 068 euros annuels) s’ils ont quitté le nid familial. En Norvège, l’aide de base maximale octroyée sous la forme d’un prêt peut atteindre 1 134 euros par mois et reste accessible jusqu’à l’âge de 65 ans ! Les étudiants qui vivent seuls ont la possibilité de convertir 40 % de ce montant en bourse éducative de l’État, jusqu’à 4 993 euros par année universitaire. La Suède propose une bourse maximale de 3 081 euros à 4 620 euros par an. Il est également possible d’accéder à un prêt garanti par l’État jusqu’à 7 083 euros à un taux très avantageux fixé chaque année (0,16 % en 2020).
34 % d’étudiants boursiers en France
Avec la Belgique, l’Irlande, l’Espagne et l’Italie, la France fait partie des pays européens dans lesquels les étudiants qui paient des frais sont majoritaires, mais où le nombre de boursiers reste faible. 66 % des étudiants de l’Hexagone, tous cycles confondus, s’acquittent de frais d’inscription. En 2022-2023, ces frais s’élèvent à 170 euros en licence et 243 euros en master. En revanche, seulement 34 % ont accédé à une bourse sur critères sociaux dont le montant annuel varie de 1 084 à 5 965 euros sur dix mois. Une part qui demeure importante au regard de pays comme la Belgique où 22 % des étudiants perçoivent une bourse et l’Italie, où cette portion chute à 14 %. Sauf exception, les bourses sur critères sociaux françaises restent accessibles jusqu’à 28 ans seulement. Des prêts garantis par l’État d'un montant annuel maximal de 15 000 euros peuvent être contractés, mais les taux d’intérêt sont définis par les banques. Précisons tout de même que les bourses en France échappent à la taxation, ainsi que les éventuelles aides au logement perçues. Au Danemark, les bourses sont imposables.
Face aux difficultés de nombreux étudiants, particulièrement précarisés depuis la crise du Covid et avec l’inflation actuelle, l’Unef réclame la création d’une « allocation d’autonomie universelle ». Un sujet qui revient régulièrement dans les débats, au moment des élections présidentielles ou encore d’évènements tragiques comme en 2019 lorsqu’un étudiant lyonnais s’était immolé par le feu pour dénoncer des conditions de vie précaires. En attendant qu’un revenu universel étudiant devienne réalité, certaines communes françaises proposent un revenu minimum étudiant pour encourager la poursuite d’études supérieures.