Actualité Rentrée 2022-2023 : Parcoursup maintenu, professeurs augmentés et AESH valorisés

Amaury Mestre de Laroque Amaury Mestre de Laroque
Publié le 27-06-2022

En bref

  • Le ministre de l’Éducation nationale confirme le maintien de Parcoursup comme la réforme du lycée pour la rentrée 2022-2023. Au cours d’une interview, Pap Ndiaye affirme sa volonté de s’attaquer aux inégalités scolaires, d’augmenter les professeurs et de définir un vrai statut pour les AESH.
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Rentrée 2022-2023 : Parcoursup maintenu, professeurs augmentés et AESH valorisés Crédit : Phototechno - iStock

L’entretien avec Le Parisien fut long, rue de Grenelle. Dans son bureau, après avoir été interrogé sur des questions de politique intérieure (place du RN à l’Assemblée, leçons à tirer du résultat des législatives…), le récent ministre a énoncé sa ligne pour la conduite du ministère de l’Éducation nationale. S’il indique s’inscrire dans la continuité des changements engagées par son prédécesseur Jean-Michel Blanquer, Pap Ndiaye précise qu’il y aura néanmoins «?des inflexions nouvelles et fortes?». Il ne touchera pas à Parcoursup ni à la réforme du lycée, mais entend s’attaquer, entre autres sujets, aux inégalités scolaires et au bien-être à l’école à commencer par celui des professeurs et AESH.

Le ministre estime que l’école française «?se débrouille très mal avec les enfants défavorisés?», et ce n’est pas acceptable. «?Est-ce que oui ou non, on admet ces inégalités scolaires???», interroge-t-il. Il n’en dira pas plus sur la méthode et les solutions envisagées préférant faire un pas de côté, du pied gauche, pour aborder les questions écologiques. Et notamment celles liées aux isolations du bâti : «?Il n’est pas possible qu’on ferme quasiment des écoles quand les températures dépassent 35 °C?». De la même manière, le ministre souhaite que les différentes disciplines enseignées intègrent mieux les thématiques attachées au réchauffement climatique et à l’environnement. Autre «?point d’inflexion?» par rapport à son prédécesseur, il entend insister sur le bien-être des élèves et des équipes éducatives, sans pour autant préciser comment.

Déficit de candidats aux concours de professeurs, défiance du corps enseignant , revendications salariales récurrentes, les chantiers ne manquent pas pour le nouveau ministre. Face à cela, il souhaite «?renouer un dialogue sincère et respectueux […] qui s’était distendu ces dernières années, avec les organisations syndicales et la communauté enseignante?». L’objectif étant de privilégier la concertation avant les prises de décision autres que celles déjà promises par le président de la République. À commencer par la hausse des salaires. Ainsi, confirme le ministre, la rémunération de départ des jeunes enseignants sera au-dessus de 2000 euros net dès 2023. Une part variable est également prévue, conditionnée par l’accomplissement de «?tâches nouvelles?». Lesquelles?? Ça fera l’objet de «?discussions […] avec les organisations syndicales?», précise Pap Ndiaye. Et les absences non remplacées?? «?Nous voulons faire en sorte qu’une absence du professeur d’histoire-géographie, par exemple, soit compensée par son collègue, disons, de français. Mais attention, pas pour que le professeur de français fasse de l’histoire-géographie?!?». Idem pour les heures de formation des profs qui seraient, selon lui, une raison des absences en classe. «?Peut-être faut-il que ces formations ne soient plus organisées sur le temps d’enseignement???». Mais le corps enseignant l’entendra-t-il de cette oreille?? En attendant, le nouveau ministre confirme la réforme du lycée.

Comme nous l’écrivions récemment pour la rentrée de septembre 2022, les lycéens de première peuvent choisir une nouvelle option mathématique (1 h 30) pour parfaire leurs connaissances. Cette mesure, annoncée tard, ne semble pas remporter les suffrages. Mea culpa du ministre : «?On n’a aussi sans doute pas été formidables dans la communication puisque nos remontées font état d’un certain flou sur le sujet.?» Résultat, peu de lycéens ont choisi cette option, de quoi encourager le ministère à la rendre obligatoire en 2023?? «?C’est l’hypothèse la plus probable?» confirme Pap Ndiaye. Quant à la question des accompagnants des élèves en situation de handicap, il y a urgence à revaloriser une profession méconnue, mais indispensable. En avril, nous relations le quotidien de Miya et d'Andréa, deux AESH dressant un bilan en demi-teinte de leurs activités peu reconnues et mal payées. Le ministre en convient, «?il faut que de véritables carrières […] se dessinent, et non plus des CDD. On est en train de réfléchir à leur stabilisation avec un volume d’heures suffisant et une rémunération associée.?». Il serait temps.

 

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