Avis d’expert L'obligation de formation étendue jusqu’à 18 ans
En bref
- Pour lutter contre le décrochage scolaire qui touche 80 000 jeunes chaque année, l’obligation de formation a été élargie aux 16-18 ans. Mais que renferme cette obligation, vers qui se tourner et quel type de formation choisir ? Cidj.com fait le point.
« Une des conséquences de la crise sanitaire sur les parcours des jeunes c’est qu’un certain nombre se sont décrochés de leurs études ou de leur formation. Il est donc essentiel de construire ce dispositif maintenant » affirme Marie-Pierre Toubhans, coordinatrice générale de l’association « Droit au savoir ». Inscrite dans la loi pour une école de la confiance, l’obligation de formation a été étendue jusqu’à l’âge de 18 ans et un rapport est venu apporter plus de précisions quant à sa mise en œuvre en août 2020.
Chaque année, environ 60 000 mineurs se retrouvent ni en études, ni en formation, ni en emploi. L’objectif de l’obligation de formation : ne pas laisser les 16-18 ans qui auraient déroché sans solution. « Chaque année on voit un certain nombre de jeunes qui disparaissent de tous les radars sans que l’on sache ce qu’ils deviennent » explique Marie-Pierre Toubhans. « Ce qui est intéressant dans l’obligation de formation, c’est qu’elle est à double sens. C’est une obligation, pour les jeunes, de se former mais c’est aussi une obligation pour l’Etat de répondre aux besoins de ces jeunes ».
A noter : Si vous avez des problèmes de santé, vous pouvez être dispensé du respect de l’obligation de formation.
Obligation de formation : Plusieurs pistes à explorer
De nombreux dispositifs permettent d’être en formation. Vous pouvez par exemple reprendre des études dans un établissement scolaire, public ou privé. Vous pouvez également vous engager dans un service civique, vous inscrire dans une école de la 2e chance ou encore suivre une formation en apprentissage. Pensez également aux prépas apprentissage, au dispositif passerelle ou encore à vous inscrire dans un parcours d'accompagnement ou d'insertion sociale et professionnelle.
Malgré ces nombreux dispositifs il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Ce qui est certain, « c’est qu’il faut prendre le temps de construire son projet, voir ce qu’il est possible de faire, tester peut-être certaines choses » conseille Marie-Pierre Toubhans. Pour cela, n’hésitez pas à solliciter de l’aide.
Trouver le bon interlocuteur
Pour tenter d’y voir plus clair vous pouvez vous rapprocher de professionnels qui pourront vous accompagner. Cela vous permettra de connaître l’ensemble des dispositifs existants et de trouver celui qui pourrait vous correspondre.
Le 0 800 122 500 a été mis en place par le gouvernement pour répondre aux questions liées à l'obligation de formation. Officiellement, ce sont les missions locales qui sont chargées de contrôler la réelle mise en place de l'obligation de formation pour les 16-18 ans. Pour vous aider, vous pouvez donc faire appel aux missions locales, mais pas que ! Pensez aussi aux points d’information jeunesse, à vos professeurs principaux, CPE ou conseillers d’orientation et à pôle emploi.
Et quand on est en situation de handicap ?
Si vous êtes en situation de handicap, l’obligation de formation vous concerne aussi. Si vous sentez que vous avez besoin d’un accompagnement « n’hésitez pas à vous rapprocher de vos interlocuteurs habituels » conseille Marie-Pierre Toubhans. Par exemple si vous êtes accompagné par une structure médico-sociale, dans un CRP (centre de rééducation professionnelle), ou encore dans un cap emploi.
Marie-Pierre Toubhans et Jérémie Boroy, président du CNCPH (conseil national consultatif des personnes handicapées) donnent quelques pistes pour trouver une formation.