Actualité Climat : connaissez-vous la science de l’attribution ?

Laura El Feky Laura El Feky
Publié le 28-09-2023

En bref

  • Séisme au Maroc, tempête en Libye, incendie au Canada… Face aux catastrophes naturelles, des experts se penchent sur le lien entre ces évènements et le réchauffement climatique. On parle alors "d’études d’attribution". Une discipline scientifique plutôt jeune et pleine d’avenir.
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climat : la science de l'attribution évalue les effets du réchauffement climatique Crédit : Kelly Sikkema/Unsplash

Science de l'attribution, quèsaco ? A la rédaction de Cidj.com, on a fait un tour de table : peu d'entre nous ne connaissait le terme. Ce n'est pourtant pas faute de s'intéresser aux questions liées à l'environnement comme ici, ici ou . On est aussi à l'écoute de l'évolution des métiers porteurs, y compris dans le domaine de l'environnement. Mais il faut dire que la science de l'attribution est une discipline encore nouvelle. Si elle n'est exercée que par une poignée de climatologues, elle devrait pourtant intéresser l'ensemble des citoyens. 

Le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine est-il responsable des catastrophes naturelles ? C’est grosso modo la question que se posent les spécialistes lorsqu’ils se prêtent aux « études d’attribution ».  Appelée aussi « science de l’attribution », cette discipline scientifique est relativement jeune. Les premières études sont apparues après la canicule de 2003 et connaissent un essor depuis une dizaine d’année, comme le rappelle cette émission de France culture.

Si ces études sont de plus en plus sollicitées, c'est pour une raison tristement connue : l’urgence climatique. En effet, face à l’ampleur inédite des évènements météorologiques (canicule, inondations….), des chercheurs en sciences du climat se sont mis à mener l’enquête. Objectif ? Réussir à démontrer scientifiquement la responsabilité du principal mis en cause : le réchauffement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre.

Au-delà de déterminer la responsabilité du dérèglement climatique sur les catastrophes naturelles extrêmes, la question est aussi de comprendre, chiffres à l’appui, son rôle précis. Autrement dit, sans l'activité humaine, les phénomènes météorologiques auraient-ils été aussi forts, aussi graves, aussi fréquents ? Seraient-ils intervenus aussi précocement ?  La tâche est plus complexe qu'elle n'y paraît car les évènements météorologiques sont souvent le résultat de plusieurs facteurs.

En France, les études sont publiées par Météo France et le laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, l'institut Pierre Simon Laplace. A l'échelle internationale, c'est le World Weather Attribution, regroupant une équipe de climatologues, qui est spécialisée sur la question. Cet été, ils ont par exemple estimé que le dérèglement climatique a rendu deux fois plus probables les conditions météorologiques extrêmes qui ont été à l'origine des incendies au Canada ou que les vagues de chaleur en Chine, comme celle de cet été, sont 50 fois plus susceptibles de se reproduire. Autre particularité : ces études scientifiques sont produites en urgence, quasiment en temps réel, pour coller au plus près de l'actualité météorologique.

Reste à savoir si ces nouvelles études suffiront à avoir un impact.  De son côté, le GIEC, qui a plusieurs fois tiré la sonnette d'alarme, prévoit un changement de stratégie. Interviewé par le Figaro, le scientifique Robert Vautard co-président du groupe de travail 1, chargé de décrire et de quantifier le réchauffement climatique, annonce que « les prochains rapports du Giec devront être moins longs, plus directs, plus concrets ». 

 

 
 

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