Spécialiste du suivi physiologique et gynécologique des femmes, la sage-femme accompagne les femmes en bonne santé et sans pathologie particulière tout au long de leur vie. Ce métier difficile demande à la fois des compétences médicales et psychologiques.
Secteurs d’activités
Centres d’intérêts
Que fait le/la Sage-femme
Les sages-femmes accompagnent les femmes enceintes tout au long de leur grossesse, depuis l’établissement du diagnostic jusqu’à l’accouchement. Leur rôle est à la fois médical et psychologique.
Les sages-femmes prescrivent et effectuent les examens nécessaires à la surveillance de la grossesse normale et animent des séances de préparation à la naissance : relaxation, sophrologie, yoga.
A. Acoulon, sage-femme
Responsables du déroulement de l’accouchement, les sages-femmes posent le diagnostic du début du travail, dont elles suivent l’évolution et aident la future mère jusqu’à sa délivrance. Leur activité ne se limite pas à des gestes techniques, leur rôle est également d’ordre relationnel. Cela implique de savoir expliquer ce qui va se passer, de rassurer la mère, d’associer l'autre parent à ce moment important.
Aidés des technologies de pointe (monitoring, échographies...), les sages-femmes assurent seuls les trois quarts des accouchements. Lorsque des complications surviennent, elles doivent savoir apprécier la situation et agir très vite, en faisant appel au gynécologue obstétricien ou au chirurgien.
Après l’accouchement, elles s’occupent du nouveau-né, vérifient qu’il est en bonne santé et accomplissent des gestes de réanimation si nécessaire. Elles surveillent également le rétablissement de la mère et la conseillent sur l’allaitement et l’hygiène du bébé.
Les sages-femmes peuvent aussi assurer le suivi gynécologique (prescription de contraceptif, pose de stérilet et implant...). La loi du 2 mars 2022, qui rallonge le droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), précise aussi qu'il peut être effectué par une sage-femme. Si l’IVG est réalisé par voie chirurgicale, cette interruption ne pourra avoir lieu que dans un établissement de santé.
Reconnaissance du statut de profession médicale
A l’instar des médecins et des chirurgiens-dentistes, la profession est désormais reconnu comme profession médicale et adossé au système universitaire avec 6 années d’études à partir de 2024.
Avec cette loi « visant à faire évoluer la formation de sage-femme », le gouvernement espère renforcer l’attractivité de la profession de sage-femme (20% des places en 2nde année d'études de sage-femme sont restées vacantes à la rentrée 2022).
Pourquoi ne dit-on pas « sage-homme » ?
Dans « sage-femme », « femme » désigne la femme enceinte, et non la personne qui pratique le métier. Un autre terme est parfois utilisé pour les hommes : maïeuticien, dérivé de « maïeutique » qui signifie « l’art d’accoucher ». Mais ce nom n’a pas été reconnu par l’ordre des médecins car il est jugé trop restrictif. En effet, le ou la sage-femme fait bien plus qu’aider les femmes à accoucher !
À savoir : actuellement, on ne compte que 2,7 % d’hommes dans les effectifs.
Ou travailler ?
Les sages-femmes exercent principalement dans des hôpitaux ou cliniques privées. Certains professionnels exercent en libéral, d'autres dans des centres de protection maternelle et infantile (PMI), des centres de planification familiale ou des maisons de naissance.
À l'hôpital
Sur les 23 764 sages-femmes exerçant actuellement en France, plus de 60 % sont salariés dans des établissements de soins publics et privés, la majorité à l'hôpital. Ces professionnels relèvent alors de la fonction publique hospitalière.
Dans la fonction publique hospitalière, les sages-femmes ont un statut spécifique de sages-femmes des hôpitaux, classé en catégorie A de la fonction publique. Leurs compétences médicales sont reconnues, ils dépendent directement de la direction du personnel médical et les cadres paramédicaux n'ont plus d'autorité sur eux.
Lire dossier Travailler dans la fonction publique hospitalière n°2.03.
En libéral
Aujourd'hui, environ 1 sage-femme sur 4 exerce en libéral et est rémunérée à l'acte. Un statut qui ne cesse d'augmenter : en 2012, seules 20% des professionnelles avaient une activité libérale, alors qu'elles étaient de 34% en 2021.
Dans ce cadre, le professionnel ne pratique pas d'accouchements. Son activité est centrée sur la surveillance des grossesses, le suivi de la mère et du nouveau-né, la rééducation périnéale.
Ce travail en libéral répond à une demande de la part des femmes qui souhaitent être suivies avant et après l'accouchement par la même personne.
Certains sages-femmes exercent partiellement en clinique privée, tout en gardant une activité libérale.
Dans la fonction publique territoriale
8 % des sages-femmes exercent dans les centres de PMI comme salariés de la fonction publique territoriale ou dans les centres sociaux, centres de planification et d'éducation familiale. Ils ont essentiellement des missions d'accompagnement et de suivi (IVG médicamenteuse, prescription de certains médicaments, etc. ).
Lire dossier Travailler dans la fonction publique territoriale n°2.02.
Les maisons de naissance se développent
Accolées à des maternités, les maisons de naissance sont des structures gérées par des sages-femmes libérales qui proposent un accompagnement pour assurer des accouchements les plus naturels possible. Pour le moment, seul un petit nombre de sage-femmes y exercent mais ces structures tendent à se développer : en plus des 8 établissements déjà ouverts, une douzaine d'autres devraient voir le jour dans les deux prochaines années.
Quel salaire ?
Traitement indiciaire brut mensuel pour un débutant : à partir de 2 085 euros environ + primes et indemnités (fonction publique hospitalière et territoriale).
Comment devenir Sage-femme ?
Les études durent 5 ans après le bac. Pour devenir sage-femme, il faut obtenir le diplôme d’État de sage-femme, qui se prépare en 4 ans dans une école de sages-femmes rattachée à un CHU, après une licence LAS (licence accès santé) ou PASS (parcours d'accès spécifique santé). Pour ces deux parcours, les étudiants sont sélectionnés sur leurs résultats. Les places disponibles pour entrer en deuxième année d’études de santé sont réparties proportionnellement au nombre d’inscrits en PASS et en LAS. D’autre part, le numérus clausus est remplacé par le numérus apertus.
A compter de la rentrée 2024, le cursus passera à 6 ans d'études pour les nouveaux étudiants qui entreront en maïeutique après une première année de PASS (Parcours Accès Santé Spécifique ) ou L.AS (Licence avec option ""Accès Santé""). Le cursus de formation sera réorganisé autour de 3 cycles :
- un premier cycle de 3 ans : il intègre une première année de PASS ou de L.AS et 2 années de maïeutique,
- un deuxième cycle de 2 ans (4ème et 5ème année d’études),
- un troisième cycle d’un an pour obtenir le statut de docteur en maïeutique
Depuis 2019, les infirmiers diplômés d'Etat (IDE) souhaitant devenir sage-femme peuvent bénéficier de passerelles pour intégrer une école directement en 2e ou 3e année. Plus largement, cette possibilité est ouverte à tous les titulaires d'un diplôme d'Etat d'auxiliaire médical sanctionnant 3 années d'études supérieures.
Après obtention du diplôme d'État de sage-femme, il est possible de se spécialiser via un diplôme universitaire ou un diplôme inter-universitaire :
- DU : auriculothérapie scientifique, psychopathologie du bébé (Paris 13) ;
- DIU : pédiatrie de maternité, pelvoperinéologie (Saint-Quentin-en-Yvelines) ;
- DU : gynécologie préventive et contraceptive (Saint-Quentin-en-Yvelines),
- Master pro économie et gestion de la santé (Paris Dauphine)…
Quelles sont les évolutions de carrières ?
Après quelques années d'expérience, les sages-femmes peuvent assurer l'encadrement des sages-femmes d'un service hospitalier.
Un recrutement sur titres leur permet de diriger une maison maternelle ou un centre de PMI (protection maternelle et infantile). Un concours leur ouvre l'accès aux fonctions de directeur d'école de sages-femmes.
Avec le diplôme d'État, les sages-femmes peuvent accéder à d'autres professions et suivre la formation menant au diplôme d'État de puériculteur, d'infirmier anesthésiste et d'infirmier de bloc opératoire.
Les sages-femmes bénéficient également de dispenses de scolarité pour les études de masseur-kinésithérapeute (dispense de certains enseignements de cycle 1 et 2), d'ergothérapeute (dispense de certains enseignements de 1re année), d'infirmier (dispense totale : les sages-femmes peuvent se présenter directement aux épreuves du diplôme d'État, à condition d'effectuer un stage à temps complet de soins infirmiers d'une durée de 5 semaines).
La réforme de la profession, adoptée en janvier 2023 à l'Assemblée nationale, permet aux sages-femmes possédant un doctorat de conjuguer la pratique clinique et les activités d'enseignement.
Le réseau Info jeunes est accessible à tous les publics (collégiens, lycéens, étudiants, salariés, demandeurs d'emploi...) mais aussi à leurs parents, à leurs enseignants et à tous les travailleurs sociaux. L'accès est libre et gratuit.