Actualité Marche arrière pour ChatGPT : les fondateurs tirent la sonnette d’alarme
En bref
- A travers une pétition mise en ligne, le mercredi 29 mars 2023, Elon Musk et d’autres experts de l'intelligence artificielle alertent sur les risques que représentent ChatGPT et consorts. Ils appellent à faire une "pause" dans la production en attendant la création de systèmes de sécurité.
Sur les réseaux sociaux, impossible d’avoir loupé l’image du Pape François en doudoune blanc ivoire, qui semble davantage sorti d’un défilé de la fashion week-end que du Vatican. Si la photographie a fait beaucoup parler d’elle, c’est d’abord pour son caractère sensationnel, mais c’est aussi (et surtout) parce que cette image… est fausse. Elle a été générée par une intelligence artificielle nommée Midjourney. Une simple requête d’un internaute a suffi à ce logiciel pour créer l’image de toutes pièces.
L'arroseur arrosé
La sphère médiatique n’est pas la seule à s’être émue suite à la publication du Pape en doudoune : Elon Musk a lui aussi tiré la sonnette d’alarme. Avec d’autres personnalités du monde de l’IA, le milliardaire a publié mercredi dernier une pétition sur le site futureoflife.org. Cette lettre ouverte (“Open letter” en anglais, avec un "O" majuscule qui fait étrangement référence à l’entreprise Open AI fondée par le directeur de Twitter, aujourd’hui à l’origine du ChatGPT) vise à stopper pendant six mois les recherches sur l’intelligence artificielle. Pourquoi ? Parce que les outils à base d'IA feraient courir des “risques majeurs pour la société”. L'enjeu ? Mettre leur production et leur commercialisation sur “pause”, afin de trouver des solutions sécurisées et de créer des autorités spécialisées pour les contrôler.
La désinformation en ligne de mire
L’une des principales craintes liée aux nouveaux développements d’intelligence artificielle est liée à la manipulation de l’information, texte comme image. Produites à partir de requêtes des internautes, si certaines sont à visée humoristique, d’autres servent la désinformation. Ainsi, en plein mouvement social contre la réforme des retraites, nombreuses sont les fausses images d’Emmanuel Macron, en éboueur ou en manifestant dans les rues, qui circulent sur les réseaux sociaux. Plus vraies que nature, ces “photos” peuvent prêter à confusion et alimenter des fake news. C'est déjà trop pour les principaux ténors des nouvelles technologies, qui expliquent craindre que les IA soient néfastes pour le système démocratique si leur usage est détourné. Le site de Franceinfo rapporte que “le patron d'OpenAI, concepteur de ChatGPT, Sam Altman a lui-même reconnu être "un petit peu effrayé" par sa création si elle était utilisée pour de "la désinformation à grande échelle ou des cyberattaques".
Des emplois déjà menacés
Selon la banque américaine Goldman Sachs, un quart du travail pourrait être automatisé via l’intelligence artificielle dans les années à venir. L’étude, rapportée dans un article des Echos, souligne que ce sont plus de 300 millions d’emplois qui sont menacés dans le monde. Certains secteurs, comme les métiers de l’administration et du juridique, sont particulièrement concernés. De son côté, le site web spécialisé en ressources humaines Resumebuilder a enquêté sur l’impact déjà effectif des intelligences artificielles sur l’emploi. Parmi les entreprises interrogées, 1 sur 4 a remplacé des contributeurs par le ChatGPT. Et ce sont presque la moitié (48%) qui a procédé à des licenciements suite à l’utilisation de l’intelligence artificielle.