Actualité Les jeunes prennent deux fois plus d’antidépresseurs qu’il y a 10 ans

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Publié le 27-03-2023

En bref

  • Le nouveau rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge, publié le 7 mars dernier, alerte sur la forte consommation de psychotropes chez l'enfant et l'adolescent : depuis 2014, elle a augmenté de 62%.
Crédit : Myriam Zilles - Unsplash

« Quand les enfants vont mal : comment les aider ? ». Pour répondre à cette grande problématique, un nouveau rapport, édité le 7 mars, fait un état des lieux de la santé psychologique des jeunes : plus de personnes concernées par ces troubles, moins de structures pour les prendre en charge avec, pour conséquence, une augmentation de la prise de médicaments… 

La nouvelle étude du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge, un organisme consultatif français placé auprès de la Première ministre, dresse un constat alarmant sur un phénomène qui touche des milliers d’enfants. Et les chiffres, de 2014 à 2021, parlent d’eux-mêmes : la consommation d'antipsychotiques chez les enfants a augmenté de 48,54%. Ce taux grimpe à 62,58% pour les antidépresseurs et atteint les 155,48% pour les hypnotiques et les sédatifs. Pour arriver à ces résultats, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge s’est basé sur les données de l’Assurance maladie. L’étude explique que 5% des enfants (population pédiatrique) ont déjà eu recours à une prescription de psychotropes, soit un enfant sur 20. 

Parmi la population concernée, le Haut Conseil associe la hausse de la prise de médicaments aux facteurs socio-économiques, liés à l’âge, au niveau social, au genre... Les enfants défavorisés sont plus touchés que les autres. Sur ce point, l’étude s’appuie sur un autre rapport de l’Observatoire national du suicide (ONS), datant de 2022 : “Le taux de tentative de suicide des adolescentes de 15 à 19 ans faisant partie des 25 % les plus pauvres s’établit ainsi à près de huit fois le taux observé pour les garçons du même âge appartenant aux 25 % les plus aisés.”

Crise sanitaire, crise écologique, guerre en Ukraine… Les plus jeunes subissent au quotidien un climat angoissant, qui se traduit par une augmentation des troubles psychiques depuis le confinement : un jeune sur cinq en est aujourd'hui atteint. En 2021, alors que la demande de prise en charge augmente, on constate un appauvrissement des offres de soin et des centres d’accueil avec, en conséquence, “un déficit de prise en charge au détriment de l’enfant et de sa famille”.

Ces jeunes victimes de souffrances psychologiques ne peuvent pas être pris en charge à temps ce qui, à terme, aggrave la situation et entraîne une augmentation des hospitalisations d'urgence pour des symptômes de souffrance psychique (avec des tentatives de suicide chez l’enfant et l’adolescent). Le rapport rappelle pourtant que le devoir de soigner les enfants est encadré par le droit international des enfants à la santé. Droit qui s’impose aux États signataires de la convention internationale des droits de l’enfant, dont fait partie la France. 

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